Syndicat étudiant : adieu l'Uni, bonjour le Mét (Mouvement des étudiants)

Séverine Tavennec Publié le
Syndicat étudiant : adieu l'Uni, bonjour le Mét (Mouvement des étudiants)
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Le Mouvement des étudiants (Mét), le nouveau syndicat étudiant issu de l'Uni, a été officiellement lancé le 29 janvier 2010, au cours de son congrès fondateur, à Paris. Son ambition :  devenir le premier mouvement étudiant en France et contrer ainsi l'UNEF. L'UNI, en tant que structure, demeure mais abandonne ses activités syndicales pour "se concentrer sur la réflexion et l’action politique".

Le Mouvement des étudiants (Mét), remplace désormais l'Uni , organisation de la « droite universitaire » fondée après mai 1968. Cette naissance a ainsi été officialisée le 29 janvier, lors du congrès fondateur du Mét, dans un amphithéâtre de l'université d'Assas. Son objectif :  peser plus lourd face à l'Unef , première organisation étudiante classée à gauche. Le président du Mét, Rémi Martial, ambitionne ainsi de "devenir le premier mouvement étudiant en France".

« Donner une bonne image vis-à-vis de la société »
Ce syndicat se veut « indépendant de tout parti et de tout gouvernement et est aussi là pour donner une bonne image vis-à-vis de la société, des entreprises, de l'étranger, a précisé Rémi Martial. Nous voulons en finir avec cette caricature de certains syndicats étudiants qui sont toujours dans la contestation ». Parmi les premières mesures que le Mét veut voir adopter de façon urgente figurent notamment un système de bourses bénéficiant aussi aux classes moyennes, la création d'un ticket restaurant "étudiant" et d'un prêt étudiant à taux zéro,  l'interdiction totale des blocages des facultés...

« Il vous appartient de moderniser totalement la relation entre les syndicats et les étudiants »
Sur ce point, la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, présente le 30 janvier au congrès du Mét, a rappelé que les étudiants « étaient très nombreux à ne plus accepter d'être les otages d'un mouvement de protestation, de subir des blocages ou de rester passifs devant des actions qui ne vont manifestement pas dans le sens de leurs intérêts ». Et de conclure à l'égard des membres du Mét : « Il vous appartient, dans ce contexte nouveau, de moderniser totalement la relation entre les syndicats et les étudiants » .

Se débarrasser de l'image de proximité entre l'Uni et l'UMP
Pour gagner en visibilité, le Mét, qui revendique 15.000 adhérents, rassemble une vingtaine d'associations locales étudiantes. Son but affiché est de se débarrasser de l'image de proximité entre l'Uni et le parti UMP. Pourtant, parmi les 25 membres fondateurs du Mét qui en constituent le bureau national, "à peu près la moitié" sont membres de l'UMP ou des Jeunes populaires. Mais Rémi Martial d'affirmer « que la conception du syndicat était bien de "séparer l'activité politique et individuelle de chacun de l'activité syndicale étudiante du Mét". Une indépendance politique que certains assimilent déjà à un coup politique et électoral... Pour l'Unef notamment, le Mét sera « aussi réactionnaire que l'était l'Uni. » A la demande du syndicat de gauche, le Mouvement des étudiants a par ailleurs accepté sa proposition d'un prochain débat public.


A l'aube des élections des représentants étudiants dans l'ensemble des universités qui sont prévues de février à avril,  la campagne commence bel et bien...

Séverine Tavennec | Publié le