Thèses électroniques : Bordeaux 1 dans les starting-blocks

De notre correspondante à Bordeaux, Colette Goinere Publié le

En septembre prochain, les thèses validées par Bordeaux 1 seront archivées sur support électronique. En octobre 2009, ce sera au tour de Bordeaux 2. Exit les gros pavés poussiéreux qui dorment sur les étagères, place aux thèses électroniques accessibles, à tous, d’un simple clic. Dès l’arrêté relatif aux modalités de dépôt, de diffusion et de conservation des thèses en octobre 2006, ces deux universités bordelaises ont choisi d’abandonner le dépôt papier au profit du net.  

Le passage aux thèses électroniques est exclusif  

« L’intérêt est double, d’une part cela permet une visibilité immédiate, une mise à disposition libre et gratuite des travaux dans leur intégralité, avec une diffusion la plus large possible. D’autre part, c’est le moyen d’éviter de stocker et de gérer les  200 thèses produites par an à Bordeaux 1, soit 700 mètres linéaires stockées », explique Mylène Surville, directrice de la bibliothèque universitaire. Reste que le chantier n’a pas été simple à mettre en place. Porteur du projet, le service commun de la documentation des deux universités a dû convaincre les différents acteurs de ce nouveau circuit des thèses, à savoir les directeurs des écoles doctorales (cinq pour  Bordeaux 1 et deux pour Bordeaux 2), tout en expliquant les nouvelles règles du jeu. Désormais le doctorant doit rédiger sa thèse en tenant compte de préconisations techniques (feuilles de style, fichier pdf). Avant la soutenance, il dépose le fichier. Une fois la soutenance validée et les correctifs éventuels ajoutés, le dépôt électronique peut s’opérer.  

Un jeu à plusieurs acteurs  

L’ABES (Agence bibliographique de l’enseignement supérieur) est le pivot de ce dépôt. Avec l’application Star, elle enregistre la thèse dans le catalogue SUDOC (système universitaire de documentation). Une fois l’identifiant permanent attribué à la thèse, l’ABES verse l’archive électronique au CINES (Centre informatique national de l’enseignement supérieur) qui les conserve 30 ans. Le mode de diffusion appartient à l’établissement de soutenance. Quant à la question épineuse des droits d’auteurs posée pour la rédaction et la diffusion, un contrat élaboré par les deux universités doit être validé par les services juridiques de chaque établissement. La diffusion sur internet requiert l’autorisation du docteur. En cas de refus, l’établissement est obligé de proposer la thèse à la consultation sur l’intranet de l’université. Ce chantier a aussi demandé de former les personnels. Les secrétaires des écoles doctorales, chargées de créer la fiche de thèse et de donner un login au doctorant, et cinq bibliothécaires de Bordeaux 1, affectées au dépôt des thèses électroniques, ont reçu une formation.  

10% de thèses électroniques

« Les thèses sont des briques dans la construction de l’Europe de la connaissance. Il est donc essentiel de les faire connaître le plus vite possible, et le mieux possible, dans leur intégralité ». Rachel Creppy, de la sous-direction des bibliothèques et de l’information scientifique (SDBIS) du ministère, l’a rappelé lors d’une journée d’études sur les thèses électroniques le 17 juin 2008, à Bordeaux. Le chantier est loin d’être achevé. 35 universités sont en train de passer aux thèses électroniques. L’enjeu est d’autant plus important que « à peine 10% des 10 000 thèses soutenues chaque année en France sont consultables sur le net », a rappelé Marie-France Andral, responsable de l’URFIST (unité régionale de formation à l’information scientifique et technique).

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