“L'université Toulouse 1 – Capitole vient-elle d'acter la fin du service public d'enseignement supérieur ?” : tel est l'intitulé un brin radical d'un communiqué commun à plusieurs associations étudiantes (Bouge ta fac, AGEMP, ARES). En cause : le vote positif, le 4 novembre en CFVU (Conseil de la formation et de la vie étudiante), des modalités notamment tarifaires du DU de droit européen qui devrait être lancé au second semestre. Rattaché à la future école européenne de droit, dont les statuts doivent être présentés au conseil d'administration du 15 décembre, ce DU correspond à cinq unités de valeur que l'étudiant peut prendre de la licence 1 au master 2.
“Les droits d'inscription s'élèveront à 3.500 € soit 700 € par an sur 5 ans”, regrette Marion Ripoutot-Cassan, vice-présidente étudiant au conseil d'administration. Le communiqué précise : “S'adressant exclusivement aux filières de droit européen, déjà sélectives, ce DU constitue un second pallier de sélection sur le critère financier.” Autre critique : cette sollicitation du CFVU s'est faite avant que les statuts du DU incriminé soient votés en CA, ce qui a créé un certain flou.
"Il ne s'agit en aucune manière de préparer le passage de l'ensemble des autres formations de l'école européenne de droit – 14 doubles diplômes de droit en partenariat avec 9 universités en Europe, soit environ 300 étudiants – à une élévation de leur tarif ! Ni même à décliner le modèle de sélection à l'entrée de la L3 de l'école d'économie de Toulouse, répond Bruno Sire, président de Toulouse 1. Il s'agit de créer, et de façon facultative, une formation qui leur donnera un socle complémentaire. Ces doubles diplômes limitent en effet leur apport aux deux pays partenaires : le DU leur donnera la possibilité d'acquérir une culture plus générale du droit, de l'histoire et de l'économie européenne. C'est ce qu'attendent de nombreuses entreprises et institutions paneuropéennes."