Les ambitions "raisonnables" de Toulouse Business School

Étienne Gless Publié le
Les ambitions "raisonnables" de Toulouse Business School
Toulouse Business School // ©  Christian Rivière
Arrivé à la tête de l'école de commerce toulousaine le 1er septembre 2014, François Bonvalet a présenté sa stratégie à horizon 2020. Au programme : différenciation, internationalisation et "value for money". 

"On ne change pas une stratégie qui gagne parce qu'un nouveau directeur arrive !" Entré en fonction le 1er septembre, François Bonvalet a dévoilé le 6 novembre 2014 les nouvelles ambitions de l'école de commerce toulousaine pour les années à venir.

Pas de course à la taille critique avec doublement des effectifs d'ici à cinq ans comme dans d'autres écoles, pas de stratégie de fusion à l'horizon : le nouveau patron de Toulouse Business School entend poursuivre la stratégie en cours. Difficile de faire autrement alors que TBS a réussi à obtenir pour cinq ans le renouvellement, en octobre 2014, de son accréditation Equis  : "Si Equis avait jugé que mon arrivée était un facteur de risque après deux changements successifs de directeurs, ils auraient donné un signal à l'école en ne l'accordant que pour trois ans." En effet, après le départ d'Hervé Passeron en 2013, son successeur Pierre Dreux n'est resté que quelques mois avant d'être remplacé par Jacques Igalens.

International : deux campus de plus

Les projets de développement de TBS visent à consolider le rayonnement de l'école en musclant son internationalisation, notamment par le recrutement de professeurs "vraiment internationaux, ne parlant pas un mot de français". Pour attirer plus d'étudiants étrangers dans ses programmes diplômants, TBS investit dans le recrutement d'une force commerciale dédiée. Objectif : atteindre les 25% d'étudiants étrangers payants.

L'internationalisation du groupe se traduira aussi par l'ouverture de deux nouveaux campus d'ici à 2020. TBS compte déjà un campus à Casablanca et un autre à Barcelone. Le prochain ouvrira en Asie ou en Amérique du Nord. 

Pour se différencier à l'international, TBS mise beaucoup sur son programme Aerospace MBA : labellisé Amba depuis 2002, cette formation a déjà accueilli 500 dirigeants venus doper leur carrière dans l'aérospatial et l'aéronautique. François Bonvalet compte en faire une référence mondiale et a annoncé l'ouverture en Inde de ce programme en partenariat avec the Indian Institute of Management of Bangalore (IIMB).

Dans sa stratégie de différenciation, TBS cultive la coopération avec d'autres business schools concurrentes. Avec Grenoble EM, la mutualisation des compétences vise à développer des Mooc. L'un d'eux, sur le double thème de la gestion des ressources humaines et de la responsabilité sociale et environnementale, est attendu pour fin 2015.

priorité À la valeur ajoutée

François Bonvalet entend aussi que l'école se centre davantage sur le "value for money", c’est-à-dire sa valeur ajoutée apportée pour les étudiants comme pour les entreprises. "Les jeunes et les familles attendent d'études aux frais de scolarité élevés qu'ils en aient pour leur argent. Or, si on industrialise trop nos processus, on risque de perdre de la valeur ajoutée", explique François Bonvalet pour justifier une stratégie de croissance "raisonnable". En 2020, TBS table ainsi sur 5.500 étudiants contre 4.300 actuellement. 

La croissance des effectifs se veut limitée notamment pour le programme grande école :  +1 à 2% par an "avec durcissement de la barre d'admission", précise le directeur. Même souci pour le programme Bachelor avec un maintien des effectifs à 360 élèves recrutés par an. L'école réfléchit à la création d'une quatrième année d'études pour son Bachelor en 2015 ainsi qu'au lancement d'un Bachelor international prévu pour 2016.

 

 

Étienne Gless | Publié le