Toulouse propose la colocation solidaire à ses étudiants

Séverine Tavennec Publié le
Pour répondre aux difficultés de logement que rencontrent ses étudiants, la Ville de Toulouse leur propose des appartements en colocation à des prix défiant toute concurrence. Une seule condition : que ces derniers se rendent utiles à la communauté.

La Ville de Toulouse, le CROUS et l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville) se sont ainsi associés pour proposer aux étudiants des appartements en colocation dont la Ville est entièrement propriétaire. Ce programme baptisé KAPS (Koloc’ à projets solidaires), voté en juin 2010 par le conseil municipal, a déjà permis de loger onze étudiants dans quatre appartements rattachés à des groupes scolaires qui étaient en cours de déclassement auprès de l’inspection académique. La Ville souhaite doubler cette offre dès la rentrée 2011.
 

Mobiliser les étudiants sur une action solidaire

Gérés par le CROUS qui en assure la gestion et l’entretien, ces appartements de type T3/T4 coûtent 272 € par mois par étudiant (soit 141 à 182 € après déduction des aides au logement). En contrepartie, les locataires se sont engagés à participer à un projet solidaire dans les quartiers populaires (animation d’ateliers culturels, accompagnement de jeunes en difficulté...). Ils sont soutenus par l’AFEV dans le montage et la réalisation de leur projet.

L’idée consiste à mobiliser ces jeunes sur une action solidaire au cœur de leur quartier afin d’y créer du lien social. Le projet est soutenu par la banque BNP Paribas, qui participe au programme KAPS à hauteur de 150.000 € et qui se porte caution solidaire.

Poitiers et Paris participent aussi à l’expérience

Outre Toulouse, Poitiers et Paris se sont, elles aussi, associées à l'AFEV, dans le cadre du projet KAPS. Pour l’instant, grâce à la Fondation Poitiers Université et au bailleur social Logiparc, 12 étudiants occupent quatre appartements T4 dans deux quartiers de Poitiers. À Paris, ce sont cinq étudiants, notamment des bénévoles de l'AFEV, qui sont hébergés dans une résidence du CROUS, dont trois en chambre individuelle et deux en colocation dans un appartement.

Notons que le cas de Toulouse reste pour l'instant unique en France, puisque la Ville propose des logements dont la mairie est propriétaire, ce qui facilite grandement les procédures administratives.

Séverine Tavennec | Publié le