Trésors cachés des universités. Nîmes et son passé carcéral

De notre correspondant dans le Sud, Guillaume Mollaret Publié le
Trésors cachés des universités. Nîmes et son passé carcéral
Université de Nîmes - site Vauban // © G. Mollaret // © 
Avant d’accueillir des étudiants, l'ancien fort Vauban de Nîmes a hébergé une citadelle puis… une maison d'arrêt fermée en 1991.

Accéder au site Vauban de l’université de Nîmes se paye au prix d’une petite suée le long d’un pentu chemin pavé… Placée sur une petite colline, cette citadelle datant du XVIIe siècle fut convertie en site universitaire en octobre 1995. Beaucoup d’étudiants en droit qui font ici leurs premières armes ignorent cependant que leur université, jusqu’en 1991, fut une prison. Pis, qu’entre 1945 et 1977, on y guillotina par quatre fois !

Citadelle aux XVIIe et XVIIIe siècles, le site fut converti en maison centrale en 1820. Il reste aujourd’hui des traces de ce passé carcéral. Outre la grande porte de fer, dont le judas trahit la confidentialité antérieure des lieux, les douves sont une mine de témoignages.

Université de Nîmes. Une tête de mort gravée dans les douves, vestige du passé carcéral de la fac // ©G. MollaretDates, numéros, croix chrétiennes y sont gravés à hauteur d’homme. Par endroit, on croit deviner un nom… Plus artistique, une tête de mort se cache à l'intérieur, là où se trouvaient les anciennes cellules. De l'autre côté de ces murs épais, on a aujourd’hui créé un jardin partagé à l'intention des étudiants, des écoles et des habitants du quartier.

Construit sur l’aqueduc romain permettant d’amener à Nîmes l’eau passant sur le pont du Gard, le fort Vauban a dévoilé un autre secret. "L’aboutissant de l’aqueduc découvert dans la cour en 1987 aurait pu permettre quelques cocasses évasions par le castellum (bassin de répartition des eaux dans l’antiquité, ndlr)", a commenté lors d’une conférence, Marcel-Alexis Ranquet, ancien visiteur de la prison. Aujourd'hui, les étudiants peuvent s'évader par la grande porte dès les cours terminés...

Les douves du site Vauban - Université de Nîmes // © G. Mollaret

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