Trésors cachés du sup. L’École des ponts numérise son patrimoine

Sarah Hamdi Publié le
Trésors cachés du sup. L’École des ponts numérise son patrimoine
Parmi les trésors de l'École des ponts, on trouve par exemple un dessin rehaussé extrait du "Journal de la mission d'Angleterre et de Belgique en 1858", écrit par Louis Suquet en 1858. // ©  ENPC
À Marne-la-Vallée, l’École des ponts ParisTech recèle de documents rares, témoins de l'histoire des sciences et techniques et du passé de l'établissement fondé en 1747. Un patrimoine désormais accessible à tous sur le Web.

Plan de construction du Pont de Neuilly des années 1770, notes de cours des élèves lithographiées depuis 1818, Annales des Ponts et Chaussées... Une mine d'informations sur l'histoire des sciences, des techniques et de l'ingénierie est accessible sur Internet. L'École des ponts ParisTech met à la disposition des internautes plus de 2.000 documents d'époque en les numérisant dans sa Bibliothèque numérique patrimoniale.

Cartes, plans, manuscrits en ligne

"Parmi les collections, on trouve des documents du XVIIIe siècle comme des dessins de concours aquarellés que réalisaient les élèves", souligne Isabelle Gautheron, directrice de la documentation et du patrimoine à l'école. Dans les registres manuscrits, on peut aussi découvrir des procès-verbaux des conseils de l'école. Témoins de la vie quotidienne aux Ponts de 1804 à 1929, ils consignent les évolutions des enseignements, donnent un aperçu de la scolarité et des activités dans l'établissement.

Et ses pionniers de l'ingénierie font aussi voyager. "Dans leurs Journaux de missions, en France ou à l'étranger, les élèves ingénieurs devaient consigner leurs observations et retours d'expérience comme celui de Léon Rascol de 1868." Son manuscrit retrace ses observations des lignes de chemins de fer, des ponts, des docks, de Bristol, Liverpool, Londres et Glasgow.

860.000 pages et planches numérisées

"L'école a commencé par numériser des photographies en 1997,  grâce à un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France autour de collections iconographiques sur les ouvrages d'art et les grands travaux publics, explique Isabelle Gautheron. Ces archives étaient jusqu'alors consultables uniquement sur rendez-vous pour des chercheurs ou des étudiants."

Et d'ajouter : "Aujourd'hui, nous sommes à plus de 860.000 pages et planches, à terme disponibles sur Internet." La responsable des fonds patrimoniaux se charge des opérations de numérisation : récolement des documents, métrage et vérification des formats, conditionnement préalable pour les documents fragiles... La structuration des données et l'administration de la bibliothèque numérique sont ensuite assurées par la responsable des projets Web

La numérisation coûte de 1 à 3 euros par page selon que ce soit un texte, une carte ou un dessin. Plus de 60% du budget consacré à la numérisation est financé par des partenaires, qu'il s'agisse de la Bibliothèque nationale de France ou de la Fondation des Ponts, qui contribue à la valorisation du patrimoine de l'école via des dons privés, le plus souvent d'anciens élèves. Un chantier d'ampleur qui construit un pont numérique entre hier et aujourd'hui.

Sarah Hamdi | Publié le