Trois présidents d'université dénoncent la communication de la CPU

Fabienne Guimont Publié le

« A quoi servent les votes de l’assemblée plénière de la CPU ? ». Sous ce titre, Bernadette Madeuf (Paris 10), Pascal Binczak (Paris 8) et Georges Molinié (Paris 4) dénoncent, dans un communiqué de presse envoyé le 10 mars 2009, un autre communiqué que la CPU (Conférence des présidents d'université) a publié sur sa position prise le 5 mars 2009. Le communiqué de la CPU adressé aux journalistes est notamment moins radical sur la mastérisation. La motion parle d’en « reporter d’un an l’organisation du concours » alors que le communiqué indique que les concours de 2009-2010 « ne peuvent être que transitoires ».

Dissension ou grande fatigue ?

Le communiqué des trois présidents n’est paru qu’après l’article de Médiapart « Le texte que les présidents d’universités voulaient garder secret ». Les trois présidents ont essayé de convaincre d’autres homologues de s’engager à leur côté, sans succès, même s’ils affirment que certains partagent leur position. Une stratégie pour provoquer une dissension au sein de la Conférence ou le signe d’une irritation après plusieurs mois de mobilisation ?  

De son côté, la CPU est embarrassée par cette mise en cause de sa communication à un moment de grande tension dans les universités. Et on souligne que la motion votée à l’unanimité moins une abstention par les présidents, loin d’être dissimulée a été mise en ligne sur le site en parallèle du communiqué de presse envoyé aux journalistes.

"On ne va pas engager une bataille de communiqués"

« Nous, on ne voit pas en quoi ce communiqué est édulcoré. Je mets au défi quiconque de trouver les points essentiels qui n’ont pas été repris », soutient Simone Bonnafous, vice-présidente de la CPU. La Conférence des présidents a rencontré le 10 et le 11 mars le ministère sur les questions liées à la mastérisation.

« Le combat est ailleurs. On ne va pas engager une bataille de communiqués, il faut pacifier les choses. Le plus important, c’est que la CPU aie des rendez-vous avec le ou les ministères sur la mastérisation », tempère Camille Galap, président de l’université du Havre. L'enjeu est pour lui ailleurs : une assemblée générale avec 800 personnels et étudiants (sur 6800 étudiants) a voté le 11 mars 2009 un blocage filtrant de deux jours après une journée de blocage total dans son établissement. « Je suis très attentif à l’unité de la CPU », réagit pour sa part Jean-Loup Salzmann, président de Paris 13.

Fabienne Guimont | Publié le