Trois questions à Gilbert Casamatta, président du PRES Université de Toulouse : « La nouvelle Université de Toulouse aura pour mission de développer l’excellence du site »

Propos recueillis par Sylvie Lecherbonnier Publié le
Trois questions à Gilbert Casamatta, président du PRES Université de Toulouse : « La nouvelle Université de Toulouse aura pour mission de développer l’excellence du site »
Gilbert Casamatta // © 

Quelles sont les critiques que vous a adressées le jury de sélection des Idex sur votre premier projet ?
Le jury voulait comprendre l’organisation globale du site et pas seulement celle de l’Idex. Ont été primés des projets très ciblés, très cohérents. Une vision qui a réduit les chances des sites complexes comme le nôtre. Notre gouvernance bicéphale, avec d’un côté l’Idex et de l’autre l’université fédérale de Toulouse, était, il est vrai, perfectible. Nous ne décrivions pas assez l’ensemble du processus.

Autre faiblesse du dossier selon le jury : l’implication réelle des écoles d’ingénieurs. Une critique dont nous cherchons à comprendre la signification réelle. Car, entre l’INP, l’INSA et l’ISAE, les membres fondateurs regroupent 84 % des élèves ingénieurs du site. Peut-être n’avons-nous pas assez mis en avant nos projets aérospatiaux ? La création d’une ENS [école normale supérieure] avait peut-être également brouillé le message de l’élaboration de formations communes. Nous allons demander des éclaircissements au CGI [Commissariat général à l’investissement] sur ce point.

Comment la gouvernance du site de Toulouse va-t-elle évoluer dans le projet d’Idex 2 ?
Aujourd’hui, nous souhaitons créer une université de Toulouse à laquelle nous déléguerions la mission de développer l’excellence du site. Nous n’avons pas encore totalement tranché le statut de cette nouvelle structure juridique, plusieurs hypothèses sont en cours d’évaluation. Notre préférence irait à un établissement public. Le PRES [pôle de recherche et d’enseignement supérieur] n’aurait alors plus vraiment de raison d’être, si ce n’est pour jouer le rôle d’un club d’établissements. Cette université a donc vocation à se substituer au PRES dans une articulation avec les établissements existants qu’il faut affiner. Les effets transformants et d’entraînement sur la politique universitaire du site sont nos cibles essentielles.

Quelles seront les missions déléguées à ce nouvel établissement ?
Les missions de recherche telles qu’elles avaient été décrites dans le projet initial y seraient déléguées ; nous développons aussi un projet consistant, composé de formations d’excellence partagées. Dans le premier projet, celles-ci devaient être regroupées au sein d’une ENS nouvellement créée. Dans le projet d’Idex 2 tel qu’il se présente aujourd’hui, ces formations transversales seraient regroupées dans un département spécifique de la nouvelle université. Ce département aurait également une mission de labellisation des formations existantes. Les relations internationales pourraient être déléguées partiellement. Nous avons encore quelques semaines pour affiner et rédiger ce projet d’Idex 2.

Propos recueillis par Sylvie Lecherbonnier | Publié le