Un an après sa création, l’université Paris-Panthéon-Assas prépare sa transformation en grand établissement

Malika Butzbach Publié le
Un an après sa création, l’université Paris-Panthéon-Assas prépare sa transformation en grand établissement
Université Paris 2 Assas // DR // © 
Un an après sa création, l'EPE université Paris-Panthéon-Assas présente son bilan et ses perspectives. En matière de recherche et de gouvernance, les objectifs sont atteints. De nombreux projets sont attendus sur le champ des formations, portés par les établissements-composantes. D’ores et déjà, les acteurs préparent la sortie de l’expérimentation afin de devenir un grand établissement.

Un an après la création de l’établissement public expérimental (EPE), c'est l’heure d’un premier bilan. "Nous avons réussi à donner corps à cet établissement expérimental en un temps record", déclare Stéphane Braconnier, à la tête de l’université Paris-Panthéon-Assas, lors d'une conférence de presse le 26 janvier. En plus de ce bilan, l'université parisienne annonce par ailleurs la sortie de l’expérimentation "pour devenir un grand établissement".

Une sortie de l'expérimentation prévue pour 2025

"Nous allons faire la demande au début de l’année 2024, pour une sortie effective durant 2025." Un chantier de taille alors que, le 7 novembre dernier, l’Ina a signé un partenariat avec l’EPE visant à préparer son intégration comme établissement-composante dans les mois qui suivront la transformation en grand établissement.

Avec les autres établissements-composantes, l’Isit (institut de communication et de management interculturels), l’Efrei (École française d'électronique et d'informatique), le CFJ/Ecole W (Centre de formation des journalistes) et l'Irsem (Institut de recherche stratégique de l’École militaire), le nouvel établissement a notamment créé une carte unique pour tous les étudiants ainsi qu’un logo commun. "Nous avons également étendu à chaque établissement la plateforme de signalement #ReagirAssas et travaillons à un service de santé étudiant unique".

Des avancées concrètes en recherche

Ce travail commun se matérialise notamment dans la recherche. "Les doctorants de l’Efrei ont été intégrés au sein des écoles doctorales de l’université, raconte Frédéric Meunier, à la tête de l’école d’ingénieurs. Cela nous a permis de créer notre premier laboratoire, Efrei Research Lab." L’EPE va d’ailleurs voir naître sa première "PH.D box", en mars prochain, sur l’analyse des réseaux sociaux. Ce binôme de doctorants, l’un sociologue du Carism de Assas, l’autre en informatique au sein de l’Efrei, étudieront ce sujet afin de développer une approche interdisciplinaire.

Pour l’Iserm aussi, le rapprochement a été bénéfique. "Grâce à l’EPE, nous avons pu participer au programme PAUSE et accueillir un chercheur ukrainien", raconte Marjorie Vanbaelinghem, directrice ad intérim de l’institut. "Un exemple concret en termes de recherche, mais aussi de solidarité."

L’université a également obtenu des chaires de professeurs juniors sur des thèmes transversaux. L’une, en préparation, sera commune entre le laboratoire en sciences de gestion d’Assas, l’Efrei et le Muséum national d’histoire naturelle : elle portera sur l’aide à la prise de décision lors de crises majeures.

Des doubles cursus à venir

En formation, "le travail en commun prend davantage de temps, mais cela est nécessaire", reconnaît Stéphane Braconnier. Un projet, déjà abouti, a particulièrement porté l’EPE : le double diplôme de master juriste-linguiste avec l’Isit. "Ce double cursus, lancé il y a sept ans, connaît un succès, les taux d’insertion de nos étudiants sont très bons", précise Beate Baldiwn, la directrice de l’école. D’autres formations sont en cours d’élaboration, notamment un master en marketing digital et un double cursus en droit et numérique.

"Le premier DU de l’EPE verra le jour à la rentrée 2023, continue Beate Baldiwn. Il s’agit d’un diplôme en data journalisme sur l’OSINT (open source intelligence). C’est un peu notre pierre angulaire car tous les établissements-composantes y participeront." Pour Jean-Bernard Schmidt, directeur délégué du CFJ, ces formations "répondent à un besoin de nos étudiants qui vont être appelés à s’adapter dans un monde complexe".

La gouvernance, équilibre entre intégration et identités propres

Lors de sa création, les acteurs de l’EPE étaient conscients de leur équilibre à trouver entre leur intégration et le respect de chaque identité propre. Un an après, "les inquiétudes se sont envolées, estime Jean-Bernard Schmidt. Cela s’explique notamment par le système de gouvernance respectueux de chacun." Les établissements-composantes sont représentés au sein de conseils centraux de l’université mais aussi au sein des collèges de formations et de recherche, ces instances thématiques transversales qui structurent l’EPE.

Cette gouvernance a été un grand chantier de 2022, "mais cela n’a absolument pas dissous notre identité propre", témoigne Stéphane Braconnier. "Au contraire, en mettant en lumière les spécificités des établissements-composantes, Assas a rappelé son cœur disciplinaire : le droit, l’économie ou les sciences de l’information. L’EPE a renforcé notre identité propre."

Malika Butzbach | Publié le