Après le service statistique du ministère du Travail, c’est au tour du ministère de l’Éducation nationale d’analyser les chiffres de l’apprentissage. Ces derniers confirment une hausse soutenue des effectifs, avec 408 000 jeunes concernés en 2006. Une tendance qui se poursuit en 2008 avec des effectifs estimés à 418 000 par les services de l’emploi. Au-delà de cette courbe, ascensionnelle depuis 2003 (+ 13 % en trois ans), les experts confirment la diversification des profils de jeunes concernés et des secteurs ayant recours à la formule. Si les niveaux CAP à bac restent largement majoritaires, le supérieur se taille désormais 20 % des places.
12% d'apprentis en plus chaque année pour le supérieur
Les effectifs y ont ainsi progressé de 12 % par an en moyenne depuis dix ans, contre 1,3 % au niveau secondaire. Depuis trois ans, cette augmentation est très forte aux niveaux bac+2/+3/+4 (+ 30 %) et surtout bac+5 (+ 60 %). Mais sur les 80 467 apprentis du supérieur, la moitié préparent un BTS. Les masters, diplômes d’ingénieurs et d’écoles de commerce regroupant toujours la plus faible part des apprentis du supérieur (17 %). Si l’effet « filière » fonctionne bien entre un niveau CAP et un niveau bac, au niveau BTS, seul un apprenti sur cinq est issu de l’apprentissage.
La politique des conseils régionaux vis-à-vis de l'apprentissage dans le supérieur varie
Les conseils régionaux, qui, rappellent les experts, sont « les principaux acteurs des politiques de formation professionnelle », affichent une offre de formation en apprentissage très contrastée. En Île-de-France, 38 % des apprentis suivent une formation de niveau BTS et plus. Même tendance de surreprésentation du supérieur dans les régions du nord de la France (académies de Lille, Amiens et Rouen) ainsi qu’en Rhône-Alpes et Franche-Comté. Reste que, sur le terrain, ces efforts sont souvent jugés insuffisants tant les demandes sont élevées à l’entrée de certaines filières du supérieur.
