Un rapport préconise la création de nouveaux métiers de santé à bac+5

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Le rapport sur les métiers en santé de niveau intermédiaire vient d'être rendu à Xavier Bertrand. En jeu : la formation de nouveaux professionnels entre "médecins adjoints" et "super infirmiers".

D’un côté, des médecins formés sur de 9 à 11 ans après le bac. Trop long pour résoudre les problèmes urgents de démographie médicale en France. De l’autre, des auxiliaires médicaux diplômés en 3 ans pour la plupart. D’un côté, des médecins qui ont reçu un enseignement universitaire (avec la possibilité de faire de la recherche). De l’autre, des auxiliaires médicaux (et des sages-femmes) qui ont reçu un enseignement professionnel (sans possibilité d’évolution autre que managériale). Entre les deux, un certain vide…

Pour le combler et répondre aux  besoins de la population en matière de santé, il est de plus en plus question de créer de nouveaux métiers intermédiaires. C’est ce que préconise le « rapport relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire - Professionnels d’aujourd’hui et nouveaux métiers : des pistes pour avancer » rendu le 2 février 2011 à Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’emploi et de la santé, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche et Nora Berra, secrétaire d’État chargée de la santé. Un rapport présenté par Laurent Hénart, député de Meurthe-et-Moselle, Yvon Berland, professeur de médecine, président de l'université Aix-Marseille II et Danielle Cadet, coordonnatrice générale des soins à l'AP-HP.

"Des responsabilités supplémentaires identifiées"

Les caractéristiques de ces nouveaux métiers : « une haute technicité », « un niveau élevé de compétences et de qualification (master) », une construction à partir des métiers paramédicaux actuels, sans redondance avec ceux qui existent déjà, « des responsabilités supplémentaires identifiées » (et la rémunération qui va de pair). Ces métiers recouvrent des domaines divers : premier recours, vieillissement et personnes âgées, maladies chroniques, cancer, vision, chirurgie, imagerie… À ces nouveaux professionnels d’accomplir les tâches pour lesquelles les médecins sont trop qualifiés et les paramédicaux pas assez.

Formations à l’université

Qui dit nouveaux métiers, dit nouvelles formations et qualifications (ou tout du moins revisitées). La mission à l’origine du rapport considère comme indispensable la mise en place de filières universitaires « pour bien positionner dans le système LMD » les métiers futurs et existants. Le diplôme de niveau master pourra également s’obtenir par le biais de la VAE (validation des acquis et de l’expérience). Le rapport propose le lancement de programmes nationaux mais aussi de redonner à l’État la compétence sur l’ensemble des questions de formation des professions paramédicales de niveau licence, partagée jusqu’à aujourd’hui avec les régions (pour le financement).

Le master, ce n’est pas automatique

Dans ce contexte, que deviennent justement les métiers « socles » (c’est-à-dire déjà existants) ? Le rapport propose d’en « faire évoluer les contours, l’envergure et si nécessaire les niveaux de formation ». Avec une mise en garde : « s’il semble nécessaire que certains professionnels paramédicaux accèdent à un niveau universitaire plus élevé que la licence, il ne paraît pas justifié d’élever systématiquement l’ensemble des diplômes actuels au niveau du master ». De quoi en décevoir quelques uns.

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