Une cinquantaine d'enseignants-chercheurs de Poitiers démissionnent

De notre correspondante pour l'Ouest, Philippine Arnal Publié le

De « symbolique » le 5 mars dernier, la démission « d’une centaine » d’enseignants-chercheurs de l’université de Poitiers est devenue bien réelle ce lundi 16 mars. Bloquant le conseil d’administration, ils auraient remis au président « une cinquantaine » de lettres pour le moment.

Tout remettre à plat

Ce geste traduit une montée de ton entre les manifestants et la présidence, alors que le blocage a été renouvelé jusqu’au vendredi 20 mars. « L’objet du mécontentement n’est plus seulement le statut des enseignants-chercheurs et la masterisation, c’est aussi la réorganisation des organismes de recherche et la loi LRU que nous souhaitons remettre à plat », précise Joël Barrault, directeur de recherche au CNRS et membre de Sauvons la recherche.

Les manifestants attendent également des excuses publiques de la part du président de l’université. Après la journée du 5 mars, Jean-Pierre Gesson s’était en effet exprimé « maladroitement », traitant les manifestants de « Khmers rouges » et menaçant de faire appel à la Police si des incidents se produisaient.

« Bloquer un CA d'université est gravissime »

Le 17 mars, le président Gesson disait n’avoir reçu que 39 lettres de démission, dont quatre de responsables pédagogiques, 35 de responsables divers et aucune de responsables de charges administratives. « Bloquer un conseil d’administration est inadmissible et gravissime. Ceux qui l’ont empêché sont des irresponsables, car sont en jeu des recrutements et des subventions pour les associations, explique-t-il. Je comprends les inquiétudes mais il faut aussi qu’on évolue ».  

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