C'est un nouveau projet qui associe six des douze écoles de ParisTech : l'Ecole polytechnique, l'ENSTA, Télécom, les Mines, l'ESPCI et AgroParisTech ont décidé de créer une direction internationale mutualisée. Concrètement, il s'agit de regrouper les moyens humains des écoles, puisque cette direction comprendra douze personnes, et de "transférer l'autorité de certaines fonctions à la nouvelle direction, notamment celles relatives au recrutement international", détaille Yves Poilane, président par intérim de ParisTech.
D'autres membres du PRES pourraient rejoindre le projet par la suite, sans obligation toutefois car, insiste Yves Poilane, "ce type de projet est optionnel".
De nouveaux pays en ligne de mire
Les écoles du PRES ont déjà mis en place des accords de doubles diplômes encadrant le recrutement commun d'étudiants étrangers, notamment en Chine, au Brésil ou en Russie. L'objectif est d'étendre le périmètre à de nouveaux pays comme le Vietnam, l'Argentine ou le Chili. Ce qui n'empêchera pas chaque école de poursuivre ses recrutements "sur le marché libre", c'st-à-dire d'essayer d'attirer individuellement les étudiants les plus brillants d'universités étrangères.
De même, l'accueil des étudiants étrangers continuera d'être géré en interne par chaque école.
Un PRES plus économe
Alors que la promotion de ParisTech à l'étranger fait partie des axes fondateurs du PRES (Pôle d'enseignement supérieur et de recherche), la mise en place d'une direction internationale mutualisée répond à "une recherche à la fois de synergies et d'économies", comme le souligne Yves Poilane. Ainsi, nommer Christophe de Beauvais, actuel directeur des relations extérieures de l'Ecole polytechnique, à la tête de cette direction mutualisée permet à la fois d'ancrer ParisTech dans les écoles et de ne pas procéder à un nouveau recrutement de personnel.
D'autre part, l'idée est également d'avoir "une représentation plus économe à l'étranger", selon la formulation du président de ParisTech. Autrement dit, d'éviter que chaque école n'envoie systématiquement un de ses personnels, comme c'est encore le cas aujourd'hui, même quand les recrutements sont communs. Une formule fondée sur la confiance et qui suppose une réelle compréhension des besoins de chacun, comme c'est le cas pour le recrutement des élèves de prépas : "les écoles s'en remettent au concours commun et aucune n'aurait l'idée d'intervenir directement", souligne Yves Poilane.
Ce souci d'économie s'explique par le contexte général, mais aussi par le fait que la dotation d'amorçage du PRES s'épuise. "Fin 2012, il restait 600.000 € sur les 4 millions d'euros perçus à la création de ParisTech en 2007", précise son président qui s'est attaché à "clarifier le budget pour les trois ans à venir", comme il l'avait annoncé lors de sa prise de fonctions en juillet 2012. Avec un budget de fonctionnement d'un million d'euros, le PRES doit maintenant trouver de nouvelles ressources.
L'intérim d'Yves Poilane à la tête de ParisTech aura duré plus longtemps que prévu. C'est finalement à l'été 2013 que son successeur sera choisi. L'idée d'une présidence tournante est évoquée : elle serait assurée successivement par les différents directeurs du PRES qui y consacreront environ 20 % de leur temps.
Cependant, une deuxième option semble aujourd'hui avoir les faveurs des membres : un jeune retraité, ancien diplômé d'une école de ParisTech, pourrait occuper cette fonction, à raison de 30 % d'un temps plein. "Nous avons déjà quelques pistes en ce sens", confie Yves Poilane.