Une rentrée 2012 paisible au lycée de Tarascon

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Une rentrée 2012 paisible au lycée de Tarascon
Lycée Daudet // © 
Au lycée Alphonse Daudet de Tarascon (Bouches-du-Rhône), le proviseur souhaite faire la chasse à l’absentéisme. Certains professeurs trouvent le nouveau programme trop complexe. D’autres veulent surtout que l’Education nationale arrête de les prendre pour des enfants. Etat des lieux au premier jour de la rentrée scolaire.

Cette année, la rentrée s’est bien passée au lycée de Tarascon. Bien sûr, il a fallu faire face à quelques ajustements. "Cinq élèves n’étaient pas sur les listes, sur 814, ce n’est pas énorme, mais pour eux c’est capital, c’est important de se sentir accueilli", explique Alain Trébuchon, le proviseur, qui s’emploie à trouver où s’est nichée l’erreur. Devant la cour où attendent élèves et professeurs principaux, il donne les instructions, un micro à la main. Les lycéens sont tranquilles. Enfants d’agriculteurs, d’employés, de commerçants… Qu’ils viennent des villages chics des Alpilles, ou de Tarascon, tous se retrouvent dans le même lycée. L’établissement n’a pas de concurrent.

Le proviseur peut être optimiste. Le taux de réussite est passé au-dessus de la barre des 90% en S et en ES. "L’absentéisme reste toutefois un vrai fléau", nous explique-t-il, bien décidé à se montrer plus ferme. Autre résolution pour la rentrée : développer le site internet du lycée pour améliorer la communication.

"Nous sommes capables d’entendre un argument économique"

Coté profs, l’ambiance est plutôt bonne, même si les classes à 35 élèves n’enchantent pas tout le monde. Les annonces du ministre Vincent Peillon ? Régine Chiesa, professeur d’arts plastiques, trouve que "le retour de la morale à l’école serait une bonne chose". Mais à propos de la formation des enseignants, elle aimerait que le gouvernement s’inspire du système de l’IPES (Instituts préparatoires à l’enseignement du second degré), qui lui avait permis à l’époque, après avoir passé un concours, de continuer ses études tout en étant payé.

De son coté, Catherine Vinourd, professeur de lettres souhaiterait que le grec et le latin aient une meilleure place à l’école. Car selon elle, cet enseignement n’a pas perdu de son actualité. "Mais, ajoute t-elle, j’aimerais surtout que le gouvernement arrête de nous faire passer une réforme en nous disant que c’est pour le bien des jeunes, alors qu’en réalité c’est juste pour faire des économies. Contrairement à ce qu’on peut penser, nous sommes capables d’entendre un argument économique. Nous ne sommes pas des enfants. L’Education nationale a un coté paternaliste". Et de conclure : "j’aimerais avoir une information plus explicite,  et moins codée. A l’Education nationale, l’information est toujours à double sens".

Des changements de programmes qui inquiètent

Mais plus que le changement de gouvernement, c’est surtout le changement de programmes qui cette année en préoccupe certains.  "Le nouveau programme de SES (Sciences économiques et sociales) est beaucoup trop complexe", juge un enseignant qui estime aussi qu’en SES comme en maths, il y a beaucoup plus d’apprentissage par cœur qu’avant, et moins de place à la réflexion.  Enfin les emplois du temps  sont jugés trop lourds. "Ma fille est partie en Pologne, et elle a trouvé l’enseignement plus efficace, pourtant à 14 heures ils ont fini leurs cours", note t-il. Les rythmes scolaires… Une réforme au programme de l’année de Vincent Peillon.

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