Université des Antilles: des mises en examen dans l'affaire du laboratoire d'économie

Marine Miller Publié le
Université des Antilles: des mises en examen dans l'affaire du laboratoire d'économie
Le laboratoire d'économie Ceregmia faisait l'objet de sévères critiques de la part de la Cour des comptes et de l'IGAENR dès 1999. // ©  G. Dauvergne
Fred Célimène, l'ancien directeur du laboratoire d'économie Ceregmia, rattaché à l'université des Antilles, et Pascal Saffache, l'ex-président de l'établissement, ont été mis en examen dans l'affaire présumée d'"escroquerie en bande organisée" qui fait trembler l'université des Antilles depuis bientôt trois ans. 

C'est une première étape qui est franchie dans l'enquête ouverte en mars 2014 par le procureur de la République de Fort-de-France, Éric Corbaux. Fred Célimène, l'ancien directeur du laboratoire d'économie Ceregmia (Centre d'études et de recherche en économie, gestion, modélisation et informatique appliquée), soupçonné "d'escroquerie en bande organisée", a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Le préjudice pourrait atteindre 10 millions d'euros.

Fred Célimène avait déjà été interdit d'exercer ses fonctions de directeur de laboratoire de recherche pendant cinq ans par le Cneser disciplinaire en juin 2015.

Un labo sous le feu des critiques depuis 1999

Le laboratoire, dirigé depuis 1986 par Fred Célimène, faisait l'objet de sévères critiques de la part de la Cour des comptes et de l'IGAENR dès 1999.

La Rue Cambon relevait, par exemple, dans son rapport de 2012 sur les exercices 2005-2010, "que la gestion du laboratoire [continuait] de poser problème (...), certaines dépenses suscitant des interrogations quant à leur régularité et à leur consistance. " "En l'état, les conditions d'accomplissement de ces opérations font courir des risques juridiques et financiers sérieux à l'université", s'inquiétait la Cour.

Un ancien président d'université "en position de faiblesse"

L'affaire judiciaire a été déclenchée peu après par le procureur de la République de Fort-de-France, en avril 2014. Une information judiciaire pour " favoritisme, escroquerie en bande organisée au préjudice de l'Union européenne et violation des marchés publics" est ouverte depuis. Le procureur avait déclaré vouloir faire "toute la lumière sur d'éventuels détournements et escroquerie à l'université".

Quant à Pascal Saffache, ancien président de l'université il a été jugé "en position de faiblesse face aux agissements de Fred Célimène" par un rapport d'information du Sénat de 2014, qui pointait de façon plus large "le manque de vigilance et la faiblesse des anciens présidents de l'UAG face à l'épanouissement d'un véritable réseau de redistribution fondé sur l'achat de complicités et de silence".

Marine Miller | Publié le