Universités de Montpellier : la fusion attendra, pas le grand emprunt

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret Publié le

La fusion des trois universités montpelliéraine n’est plus une priorité. Montpellier doit d’abord sauver son projet d’Initiative d’excellence (Idex) prônée par le ministère de l’Enseignement supérieur pour un meilleur classement de ses universités dans les classements mondiaux. Un programme qui doit rapporter 7,7 milliards d’euros dans le cadre du grand emprunt – dont environ 700 millions à Montpellier. Voilà en substance ce qui ressort de la réunion du 3 décembre 2010 au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en présence de la ministre Valérie Pécresse, des présidents des trois universités montpelliéraines et de la présidente du PRES Montpellier-Sud de France , Dominique Deville de Perrière .

Le 19 novembre 2010, Anne Fraïsse , présidente de l’université Montpellier 3-Paul-Valéry, avait causé un véritable électrochoc en claquant la porte du projet languedocien d’initiative d’excellence . La présidente de l’université de lettres, soutenue par son conseil d’administration, a le sentiment que les sciences humaines n’ont pas leur place aux côtés de la chimie et de la médecine, dans le projet défendu. À ses yeux, on cherche à créer une « université à deux vitesses […] avec une hiérarchisation des excellences ». Au ministère on juge cette crainte “infondée”.

Un problème de gouvernance

Un malaise plus profond inquiète la Rue de Grenelle : la gouvernance de l’Idex qui manque d’un patron. Pour le moment, le projet d’Initiative d’excellence a été déposé par le PRES. À ce titre, la possibilité d’une présidence tournante – sans qu’on en sache davantage – pour le pôle d’excellence a été évoquée au ministère. Cette semaine, une délégation ministérielle doit se rendre à Montpellier pour rencontrer à nouveaux les responsables universitaires – représentants d’une communauté de plus de 53.000 étudiants et 3.500 chercheurs. Un ultimatum pour trouver la personne providentielle est fixé au 4 janvier 2011. Faute de quoi, l’une des plus anciennes universités françaises pourrait passer à côté de son histoire.

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