Universités et écoles d'ingénieurs défendent leurs économies

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Universités et écoles d'ingénieurs défendent leurs économies
Najat Vallaud-Belkacem - présidents d'université - août 2014 ©CPU // © 
Universités et écoles d'ingénieurs s'élèvent ensemble contre le projet de l'État d'effectuer des prélèvements sur leurs fonds de roulement. Un choix "périlleux" qui encouragerait une gestion à risque des établissements.

La CPU (Conférence des présidents d'université) et la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles d'ingénieurs) mettent en garde l'État. Piocher dans les fonds de roulement des établissements qui possèdent des réserves conséquentes, comme le ministère l'envisage, est un projet "périlleux", dénoncent les deux instances, dans un communiqué en date du 26 janvier 2015.

Un cri d'alarme qui intervient quelques jours avant les conclusions de l'enquête des inspections, lancée fin décembre, sur ces réserves financières des établissements. Tandis que les dotations 2015 des universités ne sont toujours pas connues.

À quoi bon être une fourmi ?

"Ce projet contrevient aux principes les plus élémentaires de bonne gestion et encourage au contraire une gestion à risque des établissements", pointent les responsables. Ce seraient en effet les universités et écoles qui disposent des plus importants fonds de roulement qui devraient être visées par cette nouvelle coupe.

"C’est un très mauvais calcul”, s'énerve Pascal Olivard, à la tête de l'université de Bretagne occidentale. “Il faut bien être conscient que cela va constituer un ‘one-shot’. Les difficultés seront les mêmes dans un an, sauf qu’on aura, entre-temps, retiré les capacités d’investissement des universités, ce qui est dramatique."

"Un tel prélèvement serait d’autant plus dommageable pour le développement des établissements que l’État annonce une forte baisse des financements pour l’immobilier dans le cadre des CPER (Contrats de projets État-Région)", soulignent également les présidents et directeurs.

attention au gel

Avec en toile de fond une autre inquiétude de taille : la mise en réserve d'une partie des dotations des écoles et universités – c'est-à-dire l'argent gelé en début d'année et débloqué en partie en décembre selon les décisions budgétaires – pourrait doubler, écrivent les responsables universitaires. "Si tel était le cas, le fonctionnement des établissements courrait un risque majeur", préviennent-ils.

Un ensemble de craintes qui laissent augurer de nouvelles semaines d'intenses négociations budgétaires.

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