Universités : que pensent les responsables des réformes récentes ?

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Si la mise en place des comités de sélection dans les universités divise les responsables universitaire, le système d'allocation SYMPA les réunit à l'inverse... contre lui. L'enquête sur la gouvernance des universités, parue le 7 septembre 2012, révèle l'opinion des responsables universitaires sur les réformes récentes.

Les réformes et évolutions récentes dans l'enseignement supérieur recueillent des avis partagés chez les responsables universitaires : relativement unanimes sur certains dossiers, ils sont à l'inverse divisés sur d'autres.

C'est l'une des conclusions de l'enquête menée par une équipe de chercheurs, dont Christine Musselin (Sciences po/CNRS), sur la gouvernance des universités entre mai et septembre 2011, rendue publique vendredi 7 septembre 2012.

2.600 enseignants et/ou chercheurs, administratifs en composante et en services centraux, et membres des équipes de direction ont répondu via un questionnaire. Parfois dans un sens plutôt inattendu.

"Plusieurs résultats sont assez étonnants, remarque Christine Musselin. Par exemple l'adhésion relative de la communauté aux évaluations des enseignants-chercheurs par le CNU, alors que la mesure a été très fortement décriée. A l'inverse, le financement des projets de recherche par l'ANR me semblait plutôt accepté, alors qu'il divise les responsables universitaires".

La communauté divisée sur l'ANR, la gestion de la masse salariale, le renforcement des équipes dirigeantes

Parmi les dossiers qui divisent figurent en effet le financement de projets de recherche par l'ANR [44% estiment que c'est une bonne chose, 33 % pensent l'inverse], la gestion de la masse salariale par les universités [34% versus 34%], le renforcement des équipes dirigeantes [40% versus 40%]. Egalement les évaluations menées par l'AERES [48% pour, 34% contre], l'introduction des comités de sélection [38% versus 38%], et la réforme des statuts des enseignants-chercheurs [39% versus 39%].

A noter : sur ces mesures -particulièrement les trois premières citées- "les enseignants et/ou chercheurs sont nettement plus critiques que tous les autres répondants". La gestion de la masse salariale par les universités est aussi critiquée fortement par les administratifs de composantes, tandis qu'elle est appréciée par les service centraux et surtout les équipes de direction.

Le système SYMPA fait l'unanimité... contre lui

D'autres réformes font de leur côté unanimité. En contre pour le système SYMPA [57% des répondants pensent que c'est une mauvaise chose], en positif pour l'évaluation régulière des activités de recherche des enseignants-chercheurs par le CNU [72% y voient une bonne chose], la distinction entre chercheurs "publiants" et "non publiants" [59% pour], la définition d'un référentiel d'enseignement [59% pour], ou encore la limitation des recrutements locaux [52% pour].

Lire l'enquête sur la gouvernance des universités (pdf), menée par Stéphanie Chatelain-Ponroy (Cnam-LIRSA), Stéphanie Mignot-Gérard (UPEC-IRG), Christine Musselin (SciencesPo-CNRS) et Samuel Sponem (HEC Montréal)

Lire auss
i la seconde enquête rendue publique le 7 septembre 2012 :"Liberté, responsabilité…et centralisation des Universités" (pdf) (elle repose sur une centaine d’entretiens réalisés dans trois universités)

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