Utopie des MOOC, playlists YouTube et procès Google : l’innovation made in USA

De notre correspondante aux Etats-Unis, Alice Gillet Publié le
Utopie des MOOC, playlists YouTube et procès Google : l’innovation made in USA
L'innovation made in USA // © 
REVUE DE PRESSE – ÉTATS-UNIS. Malgré les ambitions universelles et démocratiques de leurs défenseurs, les MOOC profitent essentiellement aux populations favorisées. Sont-ils plus qu’une utopie ? Parmi les nouveaux outils à leur disposition, les enseignants pourraient utiliser les playlists YouTube. Quant à Google, il se fait épingler par des étudiants pour avoir recours au data mining. EducPros vous propose une sélection d'initiatives et d'actualités sur l'innovation.

LES MOOC DéMOCRATISENT-ILS RéELLEMENT L’ACCèS À L’éDUCATION ?

Démocratiser l’accès à l’éducation : telle est la mission initiale des MOOC. Pour Agnan Agarwal, fondateur de la plate-forme edX, ces cours en ligne "abolissent les frontières et sont aveugles aux races, aux genres, aux classes sociales et à la richesse". 

Une récente étude, menée par l’université de Pennsylvanie auprès de 400.000 étudiants suivant ses cours via la plate-forme Coursera, semble pourtant démontrer le contraire. Les résultats de l’étude indiquent en effet que les MOOC profitent en grande majorité aux hommes issus de pays développés, et déjà diplômés.

Pour Gayle Christensen et Brandon Alcorn, respectivement directeur exécutif et chef de projet pour les initiatives globales de l’université de Pennsylvanie, ces résultats ne mettent pas en cause l’intérêt des MOOC et leur potentiel pour les populations défavorisées. Mais ils confirment en revanche que le cœur du problème reste l’accès aux technologies de l’information et de la communication.

Équiper les pays en développement d’Internet haut débit et d’ordinateurs ou de mobiles constitue donc une priorité.

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GOOGLE ATTAQUé EN JUSTICE POUR VIOLATION DE LA VIE PRIVéE DES éTUDIANTS

Ce n’est un secret pour personne : comme beaucoup d’autres services en ligne, Google a recours au "data mining" (ou "forage de données"), une technique consistant à scanner et indexer le contenu des e-mails afin d’affiner le ciblage publicitaire.

Mais cette pratique est-elle acceptable dans un contexte scolaire ? La polémique bat son plein aux États-Unis, alors qu’un groupe de neuf plaignants attaque Google en justice en condamnant son recours au data mining dans le cadre de ses applications éducatives, sans le consentement des utilisateurs. Le géant américain ne réfute pas ces accusations. L’entreprise admet scanner les e-mails des utilisateurs de ses applications éducatives, au même titre que l’ensemble de ses services, mais prétend le faire avec le consentement des utilisateurs. 

Ce procès pourrait s’avérer déterminant pour le secteur des technologies de l’éducation.

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LES PLAYLISTS YOUTUBE : UN MODèLE POUR LES ENSEIGNANTS ?

Auteur du livre "From Fear to Facebook : One School's Journey", Matt Levinson préconise l’utilisation de "playlists" sur le modèle de celles de YouTube dans les salles de classe. Une idée fondée sur l’analyse pragmatique du comportement et des modes de consommation des étudiants sur Internet.

Élèves et étudiants ont en effet pris l’habitude de consommer du contenu personnalisé, à la demande, et souvent généré par d’autres utilisateurs. Comment surfer sur ces pratiques et habitudes pour accompagner les jeunes dans leur développement éducatif, ou pour animer la salle de classe ?

Matt Levinson évoque plusieurs options, par exemple la création par les élèves de playlists autour d’un sujet donné, afin de préparer une leçon. Cela leur permet d’explorer un sujet à leur façon, et de se l’approprier de manière personnelle et créative, en créant des compilations de ressources utiles à l’ensemble de la classe.

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