Valérie Pécresse a dressé ses priorités devant les présidents d’université

Amélie Petitdemange Publié le
Valérie Pécresse a dressé ses priorités devant les présidents d’université
Valérie Pécresse, candidate les Républicains à la présidentielle 2022 a présenté ses propositions pour l'université devant France Universités. // ©  Amélie Petitdemange/Educpros
Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à l'élection présidentielle, s’est adressée aux présidents d’université, jeudi dernier. Elle a mis l’accent sur la formation en santé et dans le numérique, avant de promettre un financement d’un milliard d’euros par an pendant son éventuel quinquennat.

Devant France Universités, jeudi dernier, Valérie Pécresse a dressé ses priorités pour l’enseignement supérieur et la recherche dans le cadre de la présidentielle. "Je serai la présidente qui replacera la science au cœur de la décision publique et au cœur de mon projet politique. Les sciences sont essentielles pour relever les défis de notre civilisation".

Former en santé et dans le numérique

Selon elle, la priorité est la formation de jeunes médecins pour faire face aux déserts médicaux. "Je veux doubler le nombre de médecins formés durant le quinquennat. Il faut vous préparer à augmenter massivement les capacités de formation, tout comme les capacités de formation des instituts de soins infirmiers et des IFAS (Instituts de formation des aides-soignants)". Valérie Pécresse propose par ailleurs une quatrième année d’internat à effectuer au cœur des territoires carencés.

Il faut vous préparer à augmenter massivement les capacités de formation, tout comme les capacités de formation des instituts de soins infirmiers et des IFAS (Instituts de formation des aides-soignants)

La prétendante à l’Elysée a ensuite abordé la question de la formation au numérique. "Il y a un million de jeunes à former pour répondre aux besoins des métiers du numérique", a-t-elle affirmé, citant le manque de talents pour faire face aux innovations comme l’intelligence artificielle ou les biotechnologies.

Accélérer la loi de programmation de la recherche

Pour soulager les universités "étranglées par le poids de leur masse salariale" et enrayer le départ des jeunes chercheurs à l’étranger, elle souhaite revoir le financement de l’ESR. "Trop peu, trop flou, trop tard : ce n’est pas la loi de programmation de la recherche (LPR) qui corrigera ça. J’engagerai un audit pour juger de l’opportunité des priorités retenues entre recherche fondamentale et recherche appliquée en fonction des liens avec les filières industrielles. Sur la base de cet audit, nous accélérons la loi de programmation de la recherche", a lancé Valérie Pécresse. Elle promet également un milliard d’euros par an durant son éventuel quinquennat.

La candidate a plaidé devant les présidents d’université pour un renforcement du modèle des contrats entre universités et État "qui permettent d’apporter des moyens tout en définissant des obligations proportionnées". Elle souhaite enfin dégager des financements spécifiques pour les projets qui amènent universités et grandes écoles à travailler ensemble.

Mais elle tempère le rôle de l'Etat sur la question du financement. "L’Etat doit être au rendez-vous mais ne peut pas tout, estime-t-elle. Vous devez vous saisir de la formation continue, le monde de l’université doit devenir le partenaire des entreprises".

L’Etat doit être au rendez-vous mais ne peut pas tout. Vous devez vous saisir de la formation continue, le monde de l’université doit devenir le partenaire des entreprises

Son intervention a fait la part belle à l’autonomie des établissements, qui doit selon elle être renforcée, notamment en matière de recrutement des chercheurs et de nomination des directeurs généraux des services (DGS), actuellement nommés par le ministère de l’Enseignement supérieur.

Instaurer la sélection en première année

Quelle place pour les étudiants dans ces promesses ? Valérie Pécresse veut généraliser la sélection en première année. "Parcoursup est une sélection qui ne dit pas son nom. S’il y a plus de candidats que de places, il faut donner leur chance à ceux qui ont les prérequis". Elle souhaite également proposer davantage de place dans les filières professionnalisantes courtes, multiplier les passerelles entre les formations et rendre publics les taux d’insertion professionnelle pour toutes les filières.

Parcoursup est une sélection qui ne dit pas son nom. S’il y a plus de candidats que de places, il faut donner leur chance à ceux qui ont les prérequis.

Concernant la précarité étudiante, accentuée lors de la crise sanitaire, la candidate Les Républicains a fait plusieurs propositions aux présidents d’université. Elle souhaite rétablir les bourses au mérite, développer les bourses pour les reprises d’études des non-bacheliers et créer une banque des jeunes qui permettait d’emprunter avec garantie de l’Etat une somme à rembourser après la fin des études.

En clôture de son propos, elle a interpellé les présidents : "Je veux des universités numériques, des universités qui se saisissent des enjeux écologiques. Notre pays a besoin d’un choc de compétences qui doit se faire avec l’aide des universités".

Amélie Petitdemange | Publié le