Valérie Pécresse et Alain Juppé fixent le cap de l'accueil des étudiants internationaux d'ici à 2015

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Dans le cadre de la présidence française du  G8/G20, la France accueillait la première réunion du G8 des opérateurs de la mobilité internationale étudiante (1), le 10 mai 2011 au quai d’Orsay à Paris. Etaient représentés l'Allemagne, l'Australie, le Canada, la Chine, les Etats-Unis, la France, le Japon, le Royaume-Uni et l'Inde.

Organisée par la "troisième destination des étudiants internationaux"  (278 000 étrangers inscrits en 2010 en France), cette réunion internationale était placée, sans surprise, sous le signe de la "recherche de la qualité". Gérard Binder, président de Campus France a rappelé en introduction que « 41% des étudiants inscrits en doctorat en France était étranger". «Sans ces étudiants internationaux, bien des labos seraient déserts» a ajouté le président de l’agence chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français.

Changement de nature de la mobilité

«La mobilité internationale des étudiants a profondément changé de nature » à indiqué Alain Juppé dans son discours. «Nous nous éloignons d’un modèle basé sur les influences géopolitiques et culturelles traditionnelles pour un système plus ancré sur le développement économique et l’avantage concurrentiel de chaque établissement.» Le ministre des Affaires étrangère a rappelé qu’il existait 3 millions d’étudiants en mobilité dans le monde aujourd’hui et que ce chiffre devrait passer «entre 4 et 6 millions d’ici 2025 ».

Des profils très ciblés

Dans cette compétition pour l’attractivité des étudiants internationaux, Alain Juppé a détaillé cinq objectifs pour son ministère. Il s’agit tout d’abord «d’attirer les étudiants à fort potentiel des pays émergents, et notamment «dans les secteurs des sciences dures, de l’ingénieur, du droit, de l’économie, et de la gestion. ».

Autres objectifs : intensifier la promotion de l’offre d’études en France avec Campus France, mieux accompagner les étudiants à travers une charte de qualité de l’accueil des étudiants boursiers, simplifier les préinscriptions (par le biais de procédures dématérialisées) et enfin soutenir la politique de bourses. A cet égard, on peut se demander si le nombre de 16 000 bourses du gouvernement français («maintenues malgré les contraintes budgétaires ») est vraiment à la hauteur de l’enjeu.

Mobilité encadrée : 50% d'ici trois ans

Valérie Pécresse a elle précisé les objectifs de cet affichage politique. La ministre de l'enseignement supérieur a notamment rappelé les "faiblesses" rencontrées par les étudiants internationaux en France, notamment la moindre réussite en premier cycle ou le manque de projet d’études et d’insertion professionnelle pour certaines filières. Rappelant que la mobilité encadrée (par le biais de diplômes conjoints ou de formations intégrées) représentait 20% du total des flux d'étudiants étrangers, la ministre a souhaité passer à 50% de mobilité encadrée d’ici trois ans.

Les nouveaux partenariats entre établissements que la Ministre appelle de ses voeux, pourraient aussi favoriser une plus grande mobilité des étudiants français, estimés à environ 50 000 en 2010 selon Campus France.

Masters et doctorats en priorité

Quant à la priorité donnée aux étudiants étrangers venant en masters et doctorats, il faudrait selon Valérie Pécresse, passer de 50% des inscrits dans ces niveaux de diplômes à deux-tiers du total d’ici 2015. La ministre a, par ailleurs, évoqué le projet d’un «cahier des charges de l’accueil et du suivi des étudiants étrangers », à monter avec les conférences des universités et des écoles.

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