Vie étudiante : les universités progressent mais peuvent mieux faire

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La vie étudiante, enfin prioritaire ? Longtemps relégué au second plan et laissé aux CROUS (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires), le dossier semble à présent intéresser les présidents d’université. Pour preuve, ce séminaire sur les politiques de vie étudiante organisé le 17 septembre 2009 par la CPU (Conférence des présidents d’université) . Un événement qui n’était pas arrivé depuis 2005...

Depuis de nombreux rapports (Diagana-Auneau, Anciaux, Lambert…) ont vu le jour. Depuis Martin Hisrch, le haut commissaire à la Jeunesse, a publié son livre vert (sur lequel la CPU doit rendre son avis d’ici fin 2009). « Aujourd’hui, on espère passer du stade de chantiers au stade d’actes. On espère également pouvoir dépenser l’engagement financier prévu dans le cadre du plan Campus et bénéficier d’une part du grand emprunt, a déclaré Camille Galap, président de la commission Vie de l’étudiant de la CPU et président de l’université du Havre, qui animait le séminaire. Beaucoup de présidents sont sensibles au sujet [rires de l’assemblée, NDLR], même si cela n’est pas visible », a-t-il ajouté. Pour établir un état des lieux, la CPU a recouru à deux enquêtes réalisées par des partenaires : l’OVE (Observatoire de la vie étudiante) et la Caisse des dépôts et consignations par le biais du cabinet de conseil ASDO .

Des initiatives «foisonnantes et décousues»

L’étude de l’OVE sur « les politiques de vie étudiante des universités » (disponible à la Documentation française) a été conduite entre 2005 et 2008 auprès de 70 universités (envoi de questionnaires). Elle révèle notamment « énormément d’initiatives foisonnantes et décousues » et un manque de communication – en particulier une sous-exploitation des outils informatiques, même s’ils connaissent un net essor entre le début et la fin de l’enquête. Celle-ci pointe également du doigt « les contraintes foncières, l’importance de la recherche et la moindre proportion d’étudiants de premier cycle » qui « induisent vraisemblablement l’attention limitée portée à la vie étudiante ». L’OVE constate ainsi que les universités ne vont pas toujours au bout des projets concernant la vie étudiante, ou que celle-ci ne fait pas partie de leur stratégie.

CROUS, universités et collectivités : des relations complexes

L’enquête ASDO (diffusée début octobre 2009) met en exergue d’autres freins. Cet « instantané de la vie étudiante » réalisé en 2009 sur sept sites universitaires (PRES de Bordeaux, PRES de Cergy-Pontoise, université de Strasbourg, PRES d’Aix-Marseille, universités de Metz, Nancy et du Havre) est basé sur des interviews multiples. Il en ressort que les relations complexes entre les instances de pilotage en interne et les nombreux partenaires en externe (CROUS, collectivités locales…) rendent parfois difficiles les projets vie étudiante, notamment en matière de logement.

Les PRES (pôles de recherche et d’enseignement supérieur) pourront-ils y changer quelque chose ? De leur côté, les étudiants sondés déplorent des campus « où il ne se passe rien », en manque de lieux de convivialité et d’animation. Ils réclament un minimum de commodités et de services (restauration, transports…), adaptés à leur rythme. Enfin, l’enquête pointe du doigt différents axes de progrès : le logement, l’accueil des étudiants étrangers (notamment ceux qui viennent sans programme d’échange) ou encore l’accueil des handicapés (80 % d'entre eux étudient à l'université). « Des efforts sont faits mais les modalités de prise en charge restent hétérogènes selon les universités », indique ASDO. Secondaire la vie étudiante ? Il en va pourtant de la réussite des étudiants, de l’égalité des chances, du rayonnement des établissements, voire du développement économique des territoires.

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