Villes et universités : des stratégies croisées, des objectifs communs

Virginie Bertereau Publié le
Villes et universités : des stratégies croisées, des objectifs communs
Le projet de Renzo Piano avec, au milieu de la place d'Armes, le "signal" qui indiquera le site dans la ville d'Amiens et dont la vue sera orientée vers la cathédrale. © Renzo Piano Building Workshop-Amiens Métropole // © 
"Aménager la ville universitaire de demain" : tel est le thème du colloque national de l’AVUF (Association des villes universitaires de France) qui se déroule les 10 et 11 octobre 2013 à Aix-en-Provence. À cette occasion sera présentée une étude sur la manière dont les collectivités territoriales influent sur la structuration de l'enseignement supérieur et la recherche.

Comment la ville universitaire de demain se dessine-t-elle ? L'étude "Université et stratégie urbaine" menée par la FNAU (Fédération nationale des agences d'urbanisme) répond en partie à cette question. La fédération s'est attachée à comprendre les stratégies croisées entre les universités et leurs territoires, à travers une analyse approfondie de 13 sites universitaires d'échelles diverses.
"Nous avons travaillé sur trois axes : l'organisation territoriale de l'enseignement supérieur et de la recherche, les projets urbains autour des campus – avec une tendance à en faire des moteurs de villes – et les politiques de logement étudiant", explique Brigitte Bariol, déléguée générale de la FNAU.

Les stratégies en matière d'organisation territoriale sont diverses, d'autant plus que les cas de figure sont nombreux (campus excentrés, intégrés au cœur de la ville, situés à proximité de quartiers sensibles...). Mais souvent, il s'agit plus de composer avec l'existant et de chercher à l'améliorer que de le bouleverser. Ce sont 18 millions de m², d'époques différentes, qu'il faut faire évoluer, transformer, valoriser...

Logement et transport au cœur des politiques

Sur certains sites, il a été choisi d'affirmer une identité pour plus de lisibilité et visibilité. C'est le cas de Saint-Etienne à travers la structuration en cinq sites et la spécialisation des trois principaux campus : sciences et design, sciences humaines et économie, et santé. Nancy et Nantes, en revanche, ont opté pour la mixité des disciplines.

Autre stratégie mise en œuvre : rechercher le lien spatial entre l'enseignement supérieur et la recherche et le monde économique. C'est l'exemple des campus lyonnais Charles-Mérieux autour des sciences de la vie et de La Doua sur l'ingénierie et les cleantechs. "Le campus ayant pour vocation de devenir un démonstrateur grandeur nature des innovations portées par les laboratoires et les entreprises", indique la FNAU.

Le maillage est incontournable pour faciliter les projets communs

L'étude constate par ailleurs les efforts portés sur le logement étudiant. Par exemple, la Ville de Paris, très déficitaire, doit y consacrer 180 millions d'euros sur le mandat sur un total de 900 millions d'euros prévus pour l'enseignement supérieur et la recherche.

La FNAU fait également état de solutions pour relier les sites universitaires. À Toulouse, le projet Aérotram prévoit ainsi une télécabine reliant le campus de Rangueil, le centre hospitalo-universitaire et l'Oncopole, de l'autre côté de la Garonne. Le maillage est incontournable pour faciliter les projets communs, les échanges et la vie étudiante lorsque les sites sont éclatés.

Autant de projets qui confirment une tendance : les villes et communautés ont bien intégré l'importance de l'enseignement supérieur et de la recherche sur leur territoire. Et témoignent d'un besoin : travailler ensemble et envisager les projets à long terme.

Pour en savoir plus
Consulter le programme du colloque de l'Avuf "Aménager la ville universitaire de demain".

Virginie Bertereau | Publié le