Créé à Bordeaux en 1975, le groupe fêtera en 2015 ses 40 ans. L'occasion d'annoncer son nouveau dessein : "Devenir le leader mondial de l'enseignement supérieur privé dans trois axes d'excellence : le luxe et l'art de vivre, les vins et spiritueux, et le digital", annonce Bertrand Pivin, directeur associé du fonds Apax Partners et président du conseil d'administration du groupe Inseec.
Le géant de l'enseignement supérieur privé français (131 millions de budget, 15.000 étudiants) a été cédé en octobre 2013 par son actionnaire américain durant 11 ans (CarreerEducation) au fonds d'investissement français pour la somme record de 200 millions d'euros. "L'enseignement supérieur privé est une bonne affaire", explique Bertrand Pivin, revenant sur cette acquisition : "Le secteur est en forte croissance tant en nombre d'étudiants qu'en termes de budget. Il profite d'un transfert du secteur public vers le secteur privé. Il peut contribuer à alléger la charge de l'État et améliorer les formations. Il offre une excellente visibilité avec des étudiants présents plusieurs années. Le supérieur privé offre aussi un important potentiel de transformation. Or c'est notre métier que de transformer les entreprises dans lesquelles nous investissons."
Des acquisitions ciblées
La stratégie de développement présentée le 18 novembre fixe comme objectif à horizon 2020 d'atteindre 220 millions d'euros de budget et 20.000 étudiants. Une croissance qui ne se fera pas par la course à la taille critique, assure la directrice générale du groupe, Catherine Lespine, 28 ans de présence au sein de l'Inseec : "On ne grossira pas à coups d'énormes acquisitions. Nous préférons devélopper de nouvelles implantations en propre à l'étranger ou mener des petites acquisitions ciblées." Dernière pépite ainsi récemment tombée dans l'escarcelle du groupe Inseec à la rentrée 2014 : Crea Genève, une école suisse spécialisée en marketing digital, qui compte 400 étudiants. Outre cet accélérateur externe de croissance, le groupe compte aussi sur sa dynamique interne.
On ne grossira pas à coups d'énormes acquisitions. Nous préférons devélopper de nouvelles implantations en propre à l'étranger ou mener des petites acquisitions ciblées.
(Catherine Lespine)
Luxe - vins et spiritueux : la chine pour horizon
À Shanghai, le groupe inaugure le 24 novembre 2014 les locaux de son "Luxury Business Institute" en plein cœur du centre commercial du luxe, Plaza 66. Un institut qui a vocation à héberger un centre de conseil et de formation pour les entreprises du luxe, de l'hôtellerie et des vins et spiritueux ainsi qu'un centre de carrières pour les étudiants français (stages et emplois).
"Nous avons une assez forte présence dans le domaine professionnel des vins et spiritueux (1.150 étudiants formés) mais nous avons assez mal communiqué sur ce thème", reconnaît Catherine Lespine. Le groupe a donc prévu de créer l'Inseec Wine & Spirit Institute pour regrouper et mieux coordonner toutes ses formations en la matière. Et annonce l'ouverture à la rentrée 2015 d'un Bachelor en commercialisation des vins et spiritueux à Paris et à Beaune. Le groupe compte aussi développer des formations executive en Chine et aux États-Unis. Fin novembre 2014, l'Inseec signe également un partenariat à Pékin avec le ministère de la Culture chinois pour une formation d'étudiants chinois aux méthodes de marketing et de management des vins et spiritueux.
Digital : une école dans la Silicon valLey
Déjà reconnu pour son expertise en marketing digital à travers ses filiales Sup de Pub notamment, le groupe Inseec veut pousser ses pions. Première pierre : rassembler ses différentes filières de formation dans les différentes écoles au sein d'un Inseec Digital Institute. Le groupe a annoncé également le lancement d'un Data Research Center intégré au laboratoire de recherche du groupe. À San Francisco, où l'Inseec possède déjà un campus, de nouveaux locaux hébergeront, au printemps 2015, "l'Inseec Start-up Digital". "Nos étudiants qui partiront à San Francisco pourront suivre une partie de leur programme en travaillant 50% de leur temps pour des incubateurs ou des start-up", précise Catherine Lespine.
Plus largement, c'est quasiment l'ensemble des formations qui vont être renommées et mises sous la marque Inseec à des fins de visibilité, notamment à l'international. "Il fallait se concentrer sous une bannière qui fédère et monte en notoriété, explique Jean-Noël Kapferer. D'anciens noms vont disparaître pour mieux identifier l'offre et les programmes sous l'égide Inseec." Le groupe conservera les marques les plus connues comme Sup de pub ou l'université de Monaco.