Vœux APB : l'algorithme en partie dévoilé

Étienne Gless Publié le
Vœux APB : l'algorithme en partie dévoilé
Le ministère de l'Éducation a rendu public mercredi 1er juin une partie de l'algorithme d'APB. // ©  Capture d'écran
Le ministère de l'Éducation nationale a choisi de dévoiler une partie de l'algorithme d'APB, au lendemain de la date limite pour modifier l'ordre des vœux. Pas de grand scoop mais quelques règles sont précisées.

Comment sont départagés les candidats postulant à une première année de licence ou de Paces quand le nombre de places est insuffisant pour accueillir tout le monde dans la formation demandée ? Au lendemain de la date limite pour modifier l'ordre des vœux sur Admission postbac, le ministère de l'Éducation nationale a diffusé, le 1er juin, un document de deux pages dévoilant une partie du fonctionnement de l'algorithme utilisé pour classer les candidats pré-inscrits sur APB.

Depuis le 7 mars, l'association Droits des lycéens réclamait que soient rendus publics les critères appliqués par Admission postbac pour les lycéens postulant à l'université dans des filières non sélectives "à capacité limitée" :  Paces, Staps, droit ou psychologie.

académie et hiérarchie des vœux priment

Le document publié par le ministère le confirme : le classement donne d'abord la priorité aux candidats de l'académie du siège de l'établissement proposant la formation en tension.

Ensuite, le classement tient compte des préférences exprimées par le candidat : "L'algorithme prend en compte le rang de classement du vœu de licence/Paces du candidat dans sa liste hiérarchisée", explique le ministère.

Exemple : si une licence Staps, droit, psychologie ou Paces à l'université Paris-Descartes ou l'université Paris-Assas est le premier vœu d'un candidat, il est classé avant celui du candidat qui ne l'aura placé qu'en deuxième vœu.

"Le classement des candidats généré par l’algorithme tient ainsi compte du rang absolu du vœu du candidat", assure le ministère. 

APB tient aussi compte de "vœux relatifs"

Subtilité dévoilée par le document du ministère : l'existence de vœux relatifs. Pour départager les candidats trop nombreux, l'algorithme tient enfin compte du classement des différents vœux de licence/Paces.

Illustration : si le vœu d'étudier en licence/Paces à l'université X est le second vœu émis par le candidat A après un premier vœu pour une CPGE (Classe préparatoire aux grandes écoles), le candidat A sera prioritaire sur le candidat B, qui aura également mis cette formation en second vœu mais aura choisi en premier vœu une autre licence/Paces dans sa liste hiérarchisée. Bref, le premier vœu relatif de licence/Paces du candidat A prime sur le second vœu relatif de licence/Paces du candidat B !

Ces précisions vont-elles éclairer les futurs bacheliers ? Selon un rapport de l'IGAENR remis à Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon, rendu public le 28 avril,  les nouvelles règles introduites pour départager les candidats "complexifient progressivement le fonctionnement d’APB et sont une source d’incompréhension et de déconvenue : certains candidats demandent en premier vœu une formation à capacité d’accueil limité en dehors de leur académie ou classent l’une de ces formations libres d’accès après un ou plusieurs vœux de formations sélectives, sans mesurer qu’ils n’ont aucune chance de l’obtenir." APB garde toujours sa part de mystère…

Droits des lycéens, vent debout 
Joint par EducPros, Clément Baillon, président de l'association Droit des lycéens, reste très remonté après la publication par le ministère de l'Éducation nationale du fonctionnement d'APB pour le tri des pré-inscriptions dans les filières en tension : "Le document publié le 1er juin par le ministère, bien qu'apportant certaines précisions, arrive trop tard, est incomplet et confirme nos hypothèses."

L'association dénonce toujours l'absence de texte juridique encadrant l'algorithme d'APB et la probable illégalité de la sélection effectuée pour les filières en tension.

Elle publiera, le 8 juin, un guide des recours pour les lycéens qui s'estimeront lésés. Et rencontrera le ministère le 23 juin. Droits des lycéens a également saisi la Cada (Commission nationale d'accès aux documents administratifs). Celle-ci devrait rendre son avis début juillet.


 

Étienne Gless | Publié le