À l’université Toulouse 3, les étudiants en Staps en mal d'équipements

Frédéric Dessort, correspondant à Toulouse Publié le
À  l’université Toulouse 3, les étudiants en Staps en mal d'équipements
La réfection de la piste d’athlétisme de la filière Staps de Toulouse 3 avait fait l'objet d'un projet soumis à un financement CPER, qui a été refusé. // ©  Frédéric Dessort
À la faculté des sciences du sport et du mouvement humain de Toulouse 3 – Paul-Sabatier, l’attractivité de la filière se heurte à une érosion continue de ses moyens. Au manque d'enseignants s'ajoute une dégradation des équipements. Les conditions d’études en pâtissent, malgré le tirage au sort qui limite l’afflux d’étudiants.

Avec plus de 2.000 étudiants en tout, la faculté des sciences du sport et du mouvement humain de l'université de Toulouse 3 – Paul-Sabatier n'est pas loin de l’asphyxie. "C'est la troisième année que le tirage au sort est utilisé pour l'inscription en première année, et cela après l'application de deux filtres sur APB : les candidats doivent être prioritairement issus de la région et choisir notre filière en premier vœu", explique Dimitri Pécout, étudiant en troisième année et président de l'association Staps Toulousain. Depuis deux ans, les capacités d'accueil en L1 sont passées de 350 à 450 étudiants.

"Avant le passage du bac, le nombre d’étudiants de Midi-Pyrénées qui a choisi Staps en vœu 1 via APB est passé de 600 en 2014 à 760 cette année. Malgré une capacité d’accueil fixée à 450 étudiants en L1, nos conditions de travail et d’études restent difficiles. Nos TD comptent en moyenne 40 étudiants, nos amphis 200 à 220. Globalement, nous avons besoin de l’équivalent d’une vingtaine de postes d’enseignants-chercheurs", détaille Bernard Thon, directeur de l'UFR.

DES TD pas assurés, un cours supprimé

Aujourd’hui, un tiers des cours sont assurés via des heures complémentaires ou par des vacataires. "Depuis deux ans, nous constatons un afflux important des L1 vers la filière enseignement 'Éducation et motricité', ce qui a généré un manque d'intervenants. Heureusement, le rectorat nous a octroyé deux Prag [professeurs agrégés du secondaire affectés dans l'enseignement supérieur] à mi-temps", assure Bernard Thon.

"Certains TD ne sont plus assurés et un cours a purement et simplement été supprimé en première année", renchérit Dimitri Pécout. Des conditions d'études limites et des moyens matériels qui se détériorent faute d’investissements. "Le renouvellement des équipements est insuffisant, souligne Bernard Thon. Nous devons utiliser un gymnase de la mairie de Toulouse, en partage avec des clubs sportifs de la ville. Ce qui ne facilite pas la mise en place des plannings."

Des équipements dégradés

Des conditions d'études limites et des moyens matériels qui se détériorent faute d’investissements. Le budget continue de baisser en 2015 avec le coup de rabot généralisé à l’ensemble des composantes de Toulouse 3. "En fin d’année, pour pouvoir payer les heures complémentaires, nous sommes obligés de reporter des achats. Nous ne pouvons pas renouveler des équipements de plongée, d’escrime, ou encore notre parc informatique vieillissant", souligne Bernard Thon.

Certains grands équipements se détériorent au-delà des normes de sécurité, selon le doyen. "C’est le cas de la piste d’athlétisme : un projet a d’ailleurs été soumis à un financement CPER, qui a été refusé."

Une dégradation des conditions d’études qui mobilise : 300 étudiants de la filière ont manifesté dans les rues de la Ville rose, mercredi 23 septembre.

Frédéric Dessort, correspondant à Toulouse | Publié le