Challenge IESF : donner aux ingénieurs le goût de l’innovation

Céline Authemayou Publié le
La fédération d’associations IESF (Ingénieurs et scientifiques de France) a lancé son Challenge innovation. L’initiative proposée aux élèves ingénieurs vise à renforcer leur culture de l’innovation pendant les stages professionnels réalisés dans le cadre de leur formation.

Comment donner le goût de l'innovation aux étudiants ? IESF a décidé d'initier un tout nouveau projet à destination des élèves des écoles d'ingénieurs françaises. "L'idée est née au fil de discussions avec les profes­sionnels, explique Pierre Breesé, président de la commission Innovation et recherche au sein d'IESF. Beaucoup ont constaté que les élèves ingénieurs n'étaient pas vraiment sensibilisés à l'innovation et au dépôt de brevets durant leurs études. Et, quand ils le sont, les informations ­restent très théoriques. Notre but est donc de leur donner l'occasion de vivre, avant la fin de leurs études, une aventure très concrète autour de l'innovation."

Fondé sur le volontariat des établissements, ­Challenge innovation proposera aux écoles un kit ­pédagogique pour les aider à organiser au mieux l'expérience de leurs élèves. Il contiendra, outre un document de présentation de l'opération et un guide, une feuille de mission qui devra être remplie durant le stage par l'étudiant. Ce dernier sera incité à proposer à son référent entreprise une idée innovante qui pourrait concourir au développement économique de la société. "L'innovation n'est pas un privilège des domaines high-tech, rappelle Julien Roitman, président d'IESF. Cette opération pourra donc s'adapter à tous les types d'entreprise."

Tester et prendre des risques

Pierre Breesé, président de la commission Innovation et Recherche d'IESF // DRMoins lourd à mettre en place qu'un changement au cœur même de la formation des ingénieurs, le challenge devrait entrer en action à la rentrée de septembre 2014. Quelques écoles se sont déjà engagées à proposer l'initiative à leurs étudiants. Ces derniers devront, en plus de détecter un potentiel d'innovation, réaliser un rapport d'étonnement et une étude, puis présenter leur dossier au responsable de l'entreprise. "C'est l'occasion rêvée pour les étudiants de tester des choses, de prendre des risques sans qu'il y ait un enjeu de carrière", affirme Pierre Breesé. L'évaluation sera fondée à la fois sur la satisfaction des élèves et du dirigeant. "Le but n'est pas forcément d'aller au bout de la démarche et nous avons bien conscience que toutes les innovations ne seront pas fulgurantes, concède Pierre Breesé. Il s'agit avant tout d'apprendre à ne pas se contenter du conformisme."

Pour une reconnaissance nationale

Si toutes les écoles peuvent s'inscrire dans la ­démarche, il en va de même pour les entreprises. À l'heure où les petites structures de type PME attirent un peu plus d'étudiants chaque année, "il peut être bon pour elles de se faire interpeller par des regards et des cerveaux neufs", sourit Julien Roitman. Le tout devant être fait avec doigté et diplomatie. À terme, l'organisme espère bien donner une visibilité nationale à l'initiative et, pourquoi pas, espère Pierre Breesé, "qu'Anne Lauvergeon [présidente de la commission Innovation 2030] distingue le projet..."

Du CNISF à IESF
Héritière directe de la Société des ingénieurs civils, l'organe représentatif des ingénieurs et diplômés scientifiques fondé en 1848, IESF (Ingénieurs et scientifiques de France) a réformé ses statuts fin 2013. L'ancien CNISF (Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France) mène un travail en faveur de la reconnaissance de toute une profession. Il rassemble 180 membres qui se répartissent en trois grandes familles : les associations de diplômés et d'anciens élèves, issus majoritairement des écoles d'ingénieurs, les unions régionales et les associations scientifiques et technologiques, à l'image, par exemple, des sociétés savantes.
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Céline Authemayou | Publié le