L'UPMC expérimente les boîtiers électroniques

Camille Stromboni
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Un boîtier électronique à l'UPMC
Un boîtier électronique à l'UPMC // ©  UPMC
Un bon moyen de réveiller ses étudiants. Certains physiciens de l'UPMC se sont emparés d'un nouvel outil pour délivrer leurs enseignements en licence : les boîtiers électroniques. Ils permettent aux étudiants d'interagir en direct avec leurs enseignants, qui posent des questions à choix multiples et voient s'afficher les réponses au fur et à mesure que le cours avance.

Utiliser des boîtiers électroniques pendant ses cours, qui permettent aux étudiants de répondre en direct aux questions de l'enseignant… Brahim Lamine, maître de conférences en physique, a débuté seul cette expérimentation, voilà deux ans. Emballé, il tente de développer l'outil. L'initiative prend de l'ampleur à la rentrée 2011, avec le soutien de l'université, qui finance l'achat d'environ 500 boîtiers, pour un budget de 15.000€, et l'engagement dans cette démarche d'une vingtaine d'enseignants-chercheurs.

«Plus de 1.000 étudiants de licence, essentiellement en physique, ont cliqué au moins une fois sur un boîtier», explique-t-il. L'expérience se poursuit à la rentrée 2012, avec une petite augmentation du nombre d'enseignants et d'étudiants concernés, et pour principal coût le changement des piles des boîtiers (et quelques nouveaux boîtiers achetés) !

«Je donne un polycopié à lire à mes étudiants avant chaque cours qui est devenu une séance de questions, décrit Brahim Lamine. En fonction des blocages repérés, je m'arrête plus ou moins longuement sur un point. Cela permet aussi des discussions fructueuses entre étudiants : lorsque la salle est divisée, je leur demande de discuter avec leurs voisins, avant de voter de nouveau.»

Plusieurs modes de fonctionnement existent : les boîtiers sont soit distribués au début du cours et repris à la fin, soit délivrés en début du semestre, ou encore installés dans les amphis. «Nous n'avons pour l'instant pas eu de pertes ou de vols», se réjouit l'enseignant. Les enseignants précurseurs se sont lancés, de manière volontaire, sans formation dans cette pratique, tandis qu'un spécialiste américain est venu délivrer une courte formation aux enseignants au second semestre 2012.

Des étudiants qui progressent plus vite


Premier bilan : les enseignants ont mesuré l'efficacité des boîtiers dans l'amélioration de la compréhension des concepts, en distribuant à l'ensemble des étudiants des QCM au début et à la fin d'une matière (en dehors des examens). «La progression des étudiants est deux fois et demie plus forte pour ceux qui ont suivi les cours avec boîtiers», rapporte Brahim Lamine. Même constat pour la réussite aux examens, avec un différentiel plus faible.

Une réussite donc, qui devrait aussi servir d'argument pour convaincre de nouveaux enseignants d'emprunter cet outil (en amphi ou en TD) : ils sont environ 150 dans l'UFR de physique, et les autres disciplines peuvent également se lancer. «Nous pouvons être parfois un peu conservateurs, reconnaît en souriant Brahim Lamine. Il s'agit aussi pour l'enseignant de repenser totalement son cours et sa pédagogie. Cela oblige à se remettre en cause.»


Camille Stromboni | Publié le