La recherche : une nouvelle terre de communication

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En janvier 2009, Nicolas Sarkozy prononçait un discours sur la recherche, suscitant la polémique en présentant des laboratoires à la traîne et en insistant sur la dégringolade des performances françaises dans les classements. Aujourd’hui, les opérations de communication se multiplient en mettant les chercheurs en vedette. Comment expliquer cette révolution à 180 degrés : simple stratégie marketing ou véritable changement d’esprit ?

En avant-première de la Fête de la science, du 18 au 24 octobre 2010, la levée de rideau se fera avec une projection sur les murs du Panthéon de 1.000 portraits de chercheurs. « Les chercheurs seront traités comme des stars, il ne s’agira pas de portraits en situation dans les laboratoires, mais d’une réelle mise en valeur de la personnalité de chacun dans un portrait glamour, posé en studio », promet l’artiste Pierre Maraval, un habitué de ce type de projet monumental. L’opération a directement été pilotée par le cabinet de la ministre Valérie Pécresse. « L’objectif est de valoriser tous ces gens qui travaillent dans ­l’ombre et de créer un lien à travers l’œuvre entre le chercheur et le public. C’est une humanisation, ce n’est pas une starification », se défend Anne Launois, chargée de la coordination nationale de la Fête de la science auprès de la Direction générale pour la recherche et l’innovation du ministère.

Sortir le chercheur de son « labo-tour d’ivoire » pour le faire occuper le devant de la scène, la stratégie des communicants semble de plus en plus faire mouche. La mode est surtout à la vidéo diffusée via Internet. À l’image de l’UMPC-TV , qui propose de nombreuses interviews de chercheurs présentant les activités de leurs laboratoires. « Il y a toujours eu un fort mouvement de personnification, le directeur incarnant et portant son école. Désormais, nous sommes plutôt confrontés à une multipersonnification, tous les enseignants étant considérés comme des ambassadeurs de l’esprit et de l’excellence de l’école », reconnaît Élisabeth Tissier-Desbordes, directrice de la communication de l’ESCP Europe. Frédérique Letourneux 29 septembre 2010

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