Le palmarès 2008 des classes préparatoires littéraires

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Entre 3,8 et 5,1 % seulement des élèves de khâgne intègrent une ENS. Et la plupart sont issus des lycées les plus réputés, à Paris et en province. La dernière partie de notre dossier revient sur les résultats des classes Henri-IV voit son hégémonie baisser, car les lycées pouvant prétendre à intégrer des élèves aux ENS sont de plus en plus nombreux préparatoires littéraires.

Bizarrerie de notre système d’enseignement supérieur, si les classes préparatoires littéraires servent à intégrer les ENS (écoles normales supérieures) (1), l’admission dans ces filières de haute volée reste exceptionnelle. À l’ENS LSH (Lyon), la moyenne nationale d’admis est de 4,4 % pour l’option lettres, 4,9 % pour les langues vivantes et 3,8 % pour les sciences humaines. Même constat à l’ENS Ulm, avec 5,1 % d’admis en A/L et 5 % en B/L. Et pourtant, ceux qui échouent ou qui ne se présentent même pas à ces concours, c’est-à-dire l’immense majorité des quelque 11 000 étudiants inscrits en filière littéraire (2), ne s’en plaignent pas. Ces prépas littéraires, qui leur auront permis d’acquérir une culture générale et d’apprendre d’excellentes méthodes de travail, servent de tremplin vers d’autres filières, notamment les écoles de commerce, les instituts d’études politiques ou les deuxièmes cycles à la fac.

Notre méthodologie - Prépas lettres : un cas à part

Pour toutes les prépas lettres, nous avons pris en compte les admis au concours et non les intégrés, considérant que, même en cas de désistement d’un élève reçu, la prépa devait être créditée de ce bon résultat. Pour les prépas à l’ENS lettres et sciences humaines, nous rapportons ce nombre d’admis au nombre d’inscrits à chaque option de concours (lettres, langues vivantes, sciences humaines), et non aux effectifs des prépas. Enfin, pour les prépas à l’ENS Ulm, celle-ci ne nous ayant pas communiqué ses statistiques sur l’origine par lycée des élèves intégrés à ses concours, nous avons interrogé directement les établissements. À chacun d’eux, nous avons demandé la liste de ses admis, que nous avons comparée à celle publiée par la Rue d’Ulm.

Les leaders... Sans surprise, trois lycées se détachent du lot : Henri-IV, Fénelon et Louis-le-Grand, tous situés à Paris. Les deux premiers placent 39 élèves sur un total de 109 admis à l’ENS LSH (Lyon), toutes options confondues, et se partagent le podium pour les trois options de lettres, sciences humaines et langues. Et le lycée Louis-le-Grand garde la pole position pour l’option A/L de l’ENS Ulm. Toutes filières confondues, c’est le lycée Henri-IV qui demeure en tête du peloton avec 18 élèves à l’ENS LSH et 35 à l’ENS Ulm. Seulement, son hégémonie est moindre par rapport aux années passées (68 admis en 2006 !).
Car les lycées pouvant prétendre à intégrer des élèves aux ENS sont de plus en plus nombreux. Après Lakanal, qui maintient ses excellents résultats d’une année sur l’autre, deux lycées en province jouent désormais dans la cour des très grands : Fustel-de-Coulanges, à Strasbourg, et Le Parc, à Lyon, qui intègrent respectivement huit et onze de leurs élèves aux ENS.  

... Et les autres. À côté des têtes d’affiche, nombre de classes prépas, notamment en province, démontrent que les « grandes » parisiennes n’ont pas le monopole de l’excellence. Chaque année, une quinzaine de lycées peuvent prétendre à intégrer entre deux et six élèves. Ces outsiders sont les lycées Camille-Jullian (Bordeaux), Michel-Montaigne (Bordeaux), Faidherbe (Lille), Édouard-Herriot (Lyon), Sainte-Marie (Lyon), Thiers (Marseille), Henri-Poincaré (Nancy), Chaptal (Paris), Condorcet (Paris), Jules-Ferry (Paris), Claude-Monet (Paris), Chateaubriand (Rennes), Madeleine-Daniélou (Rueil-Malmaison) et Saint-Sernin (Toulouse). La plupart de ces établissements sont déjà connus pour leurs résultats, qui sont confortés d’année en année. Ainsi, les Bordelais peuvent se targuer d’avoir deux lycées particulièrement performants : Michel-Montaigne et Camille-Jullian, tandis que les Lyonnais disposent, en plus du lycée du Parc, d’au moins deux autres établissements phares, Édouard-Herriot et Sainte-Marie. Précisons enfin que le pourcentage d’intégrés est à mettre en regard du nombre d’inscrits : pour exemple, les 9,1 % d’intégrés venant du lycée de Dumont-d’Urville, à Toulon, tiennent à un admis pour 11 inscrits... On aura remarqué d’ailleurs qu’une trentaine de lycées doivent de figurer dans le palmarès aux performances d’un seul élève !

(1) Cette filière prépare aussi à l’École nationale des chartes, aux instituts d’études politiques (IEP) et au groupe des écoles nationales d’économie et de statistiques.
(2) Source : Repères et références statistiques, édition 2007.

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Prépas lettres, admission 2007 à l’ENS LSH,
option lettres
Établissement
Inscrits
Admis
% admis
1. Fustel-de-Coulanges, Strasbourg
11
3
27,3 %
2. Henri-IV, Paris
23
5
21,7 %
3. Fénelon, Paris
25
5
20,0 %
4. Chateaubriand, Rennes
17
3
17,6 %
5. Lakanal, Sceaux
28
4
14,3 %
6. Condorcet, Paris
21
2
9,5 %
7. Madeleine-Daniélou,
Rueil-Malmaison
11
1
9,1 %
7. Dumont-d’Urville, Toulon
11
1
9,1 %
9. Faidherbe, Lille
23
2
8,7 %
10. Malherbe, Caen
12
1
8,3 %
10. Sainte-Marie, Lyon
12
1
8,3 %
12. Camille-Jullian, Bordeaux
13
1
7,7 %
12. Carnot, Dijon
13
1
7,7 %
14. Claude-Monet, Paris
29
2
6,9 %
15. Honoré-de-Balzac, Paris
21
1
4,8 %
16. Edouard-Herriot, Lyon
27
1
3,7 %
16. Saint-Sernin, Toulouse
27
1
3,7 %
Moyenne nationale
 
 
4,4 %

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