Les quotas à la rescousse des Prépas monochromes

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Le serpent de mer de la diversité sociale dans les classes préparatoires (CPGE) refait surface. Xavier Darcos s’apprête à envoyer une circulaire aux proviseurs leur demandant de présenter au minimum 5 % (1) de leurs meilleurs élèves dans les CPGE. Actuellement, une centaine de lycées n’inscrivent aucun de leurs élèves en CPGE et quatre cents sont en deçà du seuil de 5 %. Ce volontarisme politique ne sera pas de trop pour faire reculer l’autocensure des élèves des milieux défavorisés vis-à-vis de cette voie sélective. Les élèves de milieux sociaux favorisés représentaient en effet 54 % des effectifs de prépa à la rentrée 2006, contre un tiers en licence ou parmi les bacheliers. Cette volonté d’ouverture des prépas sera-t-elle suffisante pour « permettre au plus grand nombre d’élèves d’accéder aux classes prépas », comme l’ambitionne le plan élaboré avec Valérie Pécresse ? Le récent rapport du sénateur Yannick Bodin (PS) montrait l’inégalité des chances d’entrer en prépa selon son origine sociale, en rappelant que si « 30 % des bacheliers avec mention venant de milieux enseignants ou supérieurs choisissent cette voie, ce n’est le cas que de 12 % des élèves issus de milieux populaires ». Ce quota imposé aux lycées ne compensera pas non plus le déséquilibre dans la répartition des classes prépas sur le territoire, majoritairement implantées dans les lycées des grandes villes. Paris à lui seul concentre 20 % des préparationnaires. Et ne palliera pas non plus l’insuffisance de places en internat dans les lycées. 

(1) À l’instar de la politique menée au Texas. Jacques Chirac avait préconisé, fin 2005, 30 % d’élèves boursiers en CPGE.

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