Littéraires en entreprise : les conditions de la réussite

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Sujet régulièrement débattu, l’insertion en entreprise des diplômés issus des filières universitaires en LSHS (lettres, sciences humaines et sociales) ne semble pas aller de soi. Comment aider entreprises et universités à changer de culture ? Voici quelques pistes.

Depuis que l'opération Phénix a mis le sujet sur la table des DRH, il n'est plus rare d'entendre dire que les entreprises ont tout intérêt à embaucher des candidats issus des ­filières LSHS. Ces profils sont en effet précieux pour leur ­capacité d'analyse et de réflexion, pour leur regard "neuf" sur l'entreprise. Un argument en forme de cliché qui pèse peu face à la réalité des chiffres. Selon l'APEC, le taux d'emploi des jeunes diplômés entrés sur le marché du travail en 2011 est de 67-68 % pour les profils LSHS, contre 86 % pour les diplômés en informatique par exemple.

Par ailleurs, trois ans après leur sortie de l'université, 37 % des étudiants LSHS de la "génération 2004" avaient trouvé un emploi dans le secteur privé, contre 64 % dans le secteur public (1).

Depuis son lancement en 2007 à l'instigation de PriceWaterhouseCoopers, l'opération Phénix n'a permis l'embauche que de 165 jeunes en CDI, sur des postes traditionnellement réservés à des profils plus classiques (marketing, consulting, RH). "L'intégration dans l'entreprise a été durable, mais pour nous, la vraie réussite sera de constater que ce type de recrutement est entré dans les mœurs", pointe Bernard Deforge, cofondateur de l'opération. De fait, la France est encore loin de la ­culture anglo-saxonne, qui permet, par exemple, à un docteur en latin d'intégrer une banque. En outre, le contexte économique actuel pousse les entreprises à réviser à la baisse leur volume de recrutement : sur les 30 postes annoncés, seuls 14 ont été effectivement ouverts par Phénix en 2012.

L'opération, dont l'avenir n'est pas remis en cause, a le mérite d'avoir lancé le débat et amorcé un changement de mentalité, du côté ­entreprises comme du côté universités. En témoignent les dispositifs comme Elsa (Étudiants de lettres et de sciences humaines en alternance, lancé par le CNAM) ou "Littéraires en entreprise" (Bordeaux 3) qui ont fleuri depuis. Le nombre de candidats aux postes Phénix est par ailleurs en augmentation constante. Comment dès lors renforcer cette dynamique ? En revenant aux motivations qui la sous-tendent : ­diversification des profils pour les entreprises, insertion professionnelle et amélioration de ­l'image des filières LSHS pour les universités. Au-delà des convictions, voici quelques ­leviers concrets pour passer à la vitesse supérieure.

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