Orientation active : le bilan décoiffant de l’UNEF

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« La moitié des universités ont des procédures automatiques. Les deux tiers ne proposent pas de rendez-vous,  émettant leurs avis sur profils électroniques ou papier.  Et 57 % trient les filières sujettes à préorientation. Si on  ne cherche pas à décourager les lycéens ! » À l’UNEF,  Thierry Le Cras, élu au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), est lapidaire.

C’est lui qui a compilé l’enquête menée en mars  par le syndicat étudiant auprès de ses adhérents dans  60 universités, sur les 67 qui se sont converties à  l’orientation active. Les données sont édifiantes. Rien d’homogène dans la pratique, ni dans les calendriers,  ni dans les documents demandés (un simple formulaire  pour l’université de Bretagne), ni dans la forme choisie, Paris 3 propose, par exemple, sur son site un  questionnaire en huit points qui ressemble à un quiz. 

Si certaines universités se sont peut-être organisées à  la hâte, d’autres, comme Montpellier 1, très investie  sur le sujet, reconnaissent avoir un « bilan mitigé ».  Dans cette dernière, les titulaires d’un bac général ne  représentent-ils pas 77 % des bénéficiaires du dispositif, alors que les bacheliers techno ou pro, publics en  difficulté, restent à la traîne ? Contre-productif ! L’UNEF  souligne donc – c’est sa position – « une volonté flagrante de gérer les flux d’entrée », puisque seuls 43 %  des établissements concernés ouvrent l’éventail de  leurs filières à la préorientation.

Des résultats maigrelets

Les autres en profiteraient pour dissuader les futurs étudiants. Ainsi, Caen  et Dijon filtreraient les candidats à la première année  de médecine, très demandée, Grenoble 3, ceux tentés  par les langues, Nantes, les aficionados de la pharmacie, de la psychologie ou des sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS),  spécialités aux amphis encombrés. Autre dérive : le  dispositif qui devient une obligation. « Les facs jouent  sur l’ambiguïté des mots. Plutôt que d’orientation active,  elles parlent de préinscription », insiste Thierry Le Cras.  Grenoble 1 et Lyon 3 intègrent le processus dans la  procédure d’inscription, Bordeaux 1 le rend obligatoire  pour toutes les terminales sauf les S, ce qui fragilise  davantage les bacs moins cotés.

Quant aux résultats  globaux, ils sont maigrelets : 62 dossiers constitués à  Cergy, 226 à Montpellier 1, 248 à Paris 5 (sur 2 000  étudiants en médecine et psycho), 250 tous en panne  de face-à-face à Paris 10 pour défaillance de logiciel,  et 10 à Paris 13. Bref, entre panique et orientation forcée, les universités ont intérêt à mieux faire !  

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