Le parrainage de promotion ? C'est une relation "gagnant-gagnant-gagnant, entre l'entreprise, l'école et les élèves", sourit Nathalie Branger, chargée des relations entreprises au sein de l'école d'ingénieurs ENSTA ParisTech. Depuis 2009, l'établissement accueille chaque année une nouvelle entreprise, qui vient, durant trois ans, parrainer une promotion. Areva, Thalès, DCNS, Safran ou encore EDF ont répondu présent à l'appel de l'école. "Ce type de partenariat ouvre sur d'autres relations que les traditionnelles opérations tournées vers la formation ou la recherche, constate Nathalie Branger. À la suite d'un parrainage, les liens se renforcent bien souvent et se concrétisent par la signature d'un accord stratégique qui vient prolonger cet état de grâce !"
Un témoignage de terrain en appui de la pédagogie
Autre conséquence très concrète, qui concerne directement les élèves. À la suite du parrainage de DNCS, le groupe naval est devenu la deuxième entreprise préférée des étudiants de l'Ensta dans le classement du cabinet d'études Universum. Un lien de cause à effet évident pour la chargée des relations entreprises. "Il est clair que les sociétés voient dans le parrainage un excellent moyen de développer leur marque employeur, appuie Laurent Trébulle, directeur des relations entreprises à l'EPITA, école d'ingénieur francilienne dédiée au numérique. Elles viennent évangéliser, tisser de nouveaux liens et faire connaître leurs besoins en terme de recrutement auprès des étudiants." Chaque année depuis 2006, l'école accueille une entreprise marraine. Elle alterne entre grand groupe et société de service, toutes devant couvrir les sept grands domaines de formation de l'école. "Il faut trouver des partenaires dont les activités vont intéresser tous les élèves, car le but visé reste le bénéfice que ces derniers pourront tirer de ce partenariat", résume Laurent Trébulle. Et certains chiffres parlent d'eux-mêmes.
À l'ESTP, école spécialisée dans le bâtiment et la construction, la société Eiffage TP, qui parraine la promo 2015, a accueilli pour la première année 54 stagiaires, "soit 10 % de la promotion !" note, ravi, Nicolas Orio, responsable des relations entreprises.
Si, du côté des entreprises, l'intérêt est clair, les écoles et les élèves bénéficient également des retombées de ce type de partenariat. "Le parrainage est l'occasion pour les étudiants de commencer à construire leur réseau", constate Nathalie Branger. À l'ENSTA ParisTech, la gestion du parrainage est confiée au BDE (bureau des élèves) : choix des entreprises, organisation des événements, contractualisation des aspects financiers..., une plongée dans le grand bain qui passe obligatoirement par une relation de confiance entre école et étudiants. Pour les écoles qui ont décidé de garder la main sur ce partenariat, l'intérêt pédagogique reste l'un des points forts de l'opération. "Les équipes opérationnelles de l'entreprise marraine interviennent régulièrement, explique Laurent Trébulle. Chefs de projets, ingénieurs..., leur discours, en prise directe avec les réalités du marché, apporte de la crédibilité à notre pédagogie. Lorsque nous, école, disons par exemple qu'il faut se former au Big Data, les professionnels le confirment avec des cas très concrets, puisés au cœur même de leur activité."
Le long terme, plus-value du parrainage
Contrairement à d'autres types d'accord qu'il faut renouveler chaque année, le parrainage offre également l'avantage de s'inscrire sur le long terme, en général trois années, durée du cycle ingénieur. Les parties prenantes apprennent ainsi à se connaître. "Pendant trois ans, les élèves vont être suivis de façon empathique par leurs parrains, constate Nicolas Orio. Ils vont pouvoir rencontrer plusieurs opérationnels, découvrir des métiers et des fonctions qu'ils ne connaissaient pas." Et faire ainsi mûrir leur projet professionnel durant leur formation.
Il n'y a pas de règle en la matière. Certaines écoles, à l'image de l'ENSTA ParisTech, exigent de l'entreprise marraine qu'elle verse entre 30.000 et 40.000 € au bureau des élèves. Cette somme permettra de financer la vie associative de l'établissement. D'autres, comme l'EPITA ou l'ESTP, ne scellent pas d'accord financier. Un contrat de parrainage peut être signé : il stipule alors les actions que mènera l'entreprise pendant la durée de partenariat.
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