
Sommaire du dossier
L'UHA a choisi de conserver son autonomie vis-à-vis de l'université de Strasbourg. Pourquoi ?
Le conseil d'administration élu en juin 2012 n'était pas favorable à la fusion. De son côté, l'UDS ne souhaitait pas être chapeautée par une superstructure dans le cadre d'une communauté d'universités. Nous avons donc opté pour une troisième voie, celle de l'association au sein du contrat de site Alsace.
Concrètement, comment se traduit la convention d'association signée le 28 avril 2014 avec l'UDS ?
Depuis juin 2014, nous avons des écoles doctorales communes. Au départ, l'UHA souhaitait les conserver, mais le ministère a privilégié la création d'écoles doctorales de site. Au final, l'enjeu principal est de soutenir au mieux nos doctorants. Par ailleurs, nous avons achevé cette année la cartographie de notre offre de formation. Elle sera rationnalisée avec l'UDS pour éviter les doublons et mutualiser les effectifs pour certains diplômes.
Concernant la recherche, nous souhaitons trouver des synergies dans la chimie, un point fort dans la région, avec l'école d'ingénieurs ENSCMu de Mulhouse, la plus ancienne école de chimie en France, et deux prix Nobel strasbourgeois, Martin Karplus et Jean-Marie Lehn. Enfin, dans le domaine du transfrontalier, l'UHA a été désignée comme pilote pour l'ensemble du contrat de site.
Pourquoi avez-vous signé une tribune pour défendre le rôle des PMU ?
L'enjeu est d'affirmer le rôle des PMU dans un paysage en pleine reconfiguration où l'effet de taille est mis en avant comme l'excellence. Or les PMU revendiquent également l'excellence. Les liens très étroits qu'elles cultivent avec leurs territoires constituent autant de leviers de développement et de croissance. C'est pourquoi, nous attendons une prise en compte de notre rôle et de nos missions dans les attributions de moyens, autrement dit dans les discussions autour du nouveau modèle SYMPA (Système de répartition des moyens à la performance et à l'activité), dans l'attribution de programmes Idefi, ainsi que dans les discussions des prochains contrats de plan État-Région 2014-2020.
Nous attendons une prise en compte de notre rôle et de nos missions dans les attributions de moyens.
En quoi les universités de proximité à l'image de l'UHA demeurent-elles importantes dans le paysage du supérieur français ?
Dire que nous sommes une université de proximité me paraît réducteur. Je préfère dire que nous sommes une université qui cultive la proximité et l'ouverture dans ses relations avec les étudiants, les milieux socio-économiques, ou les universités allemandes et suisses. L'international, c'est aussi notre proximité ! L'UHA accueille 17% d'étudiants étrangers et propose dix formations bi et trinationales avec les universités de Fribourg-en-Brisgau et de Bâle.
Quels sont les enjeux budgétaires actuels pour l'UHA ?
Nous bénéficions de 28% de ressources propres. C'est un taux élevé qui apparaît comme une force mais qui demeure aussi une faiblesse en période de crise. Par exemple, l'apprentissage stagne (5% du budget 2013). Nous nous attendons également à une stagnation des dotations des collectivités territoriales (3,7% en fonctionnement, 58,3% en équipement en 2013). Pour maintenir un équilibre budgétaire, 30 postes ont été gelés l'an dernier, 50 cette année. Nous maintiendrons cette proportion en 2014. C'est à ce prix que nous maîtriserons l'évolution de la masse salariale liée au “glissement vieillesse et technicité”.
Philippe Bohlinger | Publié le