Sommaire du dossier
- Pour qu'une école devienne une marque : se faire un nom
- Ecoles et universités : pas de marque sans définition d’une identité forte
- La marque : un outil fédérateur en interne
- Logo, site Internet, merchandising... pour faire vivre la marque
- Les étudiants portent la marque auprès des futurs étudiants
- L’effet de rupture d'une marque : la méthode Skema
- Marques à l'université : Nanterre et Créteil veulent sortir du lot
- Jean-Noël Kapferer, professeur de marketing à HEC et consultant : « La domination des marques signe l'échec de notre système éducatif »
Une marque, c’est un nom qui a du pouvoir. Le pouvoir d’adhésion, d’engagement, d’attirance. » Pour le professeur Jean-Noël Kapferer, spécialiste des marques, c’est une réalité : « L’enseignement supérieur est jalonné de marques. »
Une réalité née de l’émergence d’une compétition internationale des savoirs, du passage à l’autonomie pour les universités, de la recherche de nouveaux financements... Cette évolution a bouleversé la façon dont se pensent aujourd’hui les établissements. « La notion de marque apparaît quand la concurrence est forte et que le “client” a besoin d’outils de choix », explique Élisabeth Tissier-Desbordes, professeur de marketing à l’ESCP Europe ... et directrice de la marque de l’école.
Outil de différenciation, la marque ne soulève plus l’indignation systématique dans le monde de l’enseignement supérieur français. Le terme n’est (presque) plus un « gros mot », même dans le milieu universitaire, comme le confirme Jean-Marc Lehu, directeur de la communication de Paris 1 . « Je souhaiterais parler de marque, même s’il est encore trop tôt à Paris 1. C’est un capital. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère où chaque université va devoir créer de la valeur, déterminer une identité qui lui soit propre », annonce-t-il.
L'importance de se faire connaître
Signe le plus visible de marques en émergence, les noms des établissements ont commencé leur mue. Obsolètes ou jugés comme tels, donc, les déclinaisons des ESC ou les numéros adossés à la ville d’implantation d’une université. Le nom est le premier vecteur de la politique de marque. « Nous avions clairement un problème sur notre appellation : université Pierre-et-Marie-Curie, Paris 6, Jussieu... » évoque ainsi Véronique Raoult, directrice de la communication de l’UPMC . Difficilement identifiable dans cette profusion de noms, l’université scientifique a choisi d’adopter le sigle UPMC, considéré comme plus simple, plus facile à retenir et mieux identifiable à l’international. Autre exemple à Toulouse : à la rentrée dernière, Toulouse 1 sciences sociales est devenue Université Toulouse 1 Capitole . Un terme qui fait référence au lieu où s’élaborent les lois... pour évoquer l’une des plus anciennes facultés de droit d’Europe.
Marie Radovic
Marie Radovic | Publié le
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