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Quelles universités françaises accueillent le plus d’étudiants étrangers ?

Éléonore de Vaumas Publié le
Quelles universités françaises accueillent le plus d’étudiants étrangers ?
Comptant 9.620 étudiants étrangers, l'université de Strasbourg est celle qui en accueille le plus. // ©  Frederic MAIGROT/REA
INFOGRAPHIE. Avec une hausse de 4,5% des effectifs d'étudiants étrangers en 2023-2024, l'enseignement supérieur français confirme son attractivité sur la scène internationale. Accueillant près de deux tiers des effectifs internationaux, les universités y jouent un rôle de premier plan.

Chaque année, l'Hexagone continue de séduire un peu plus d'étudiants étrangers. En 2023-2024, ils sont ainsi 430.466, soit une augmentation de 4,5% par rapport à l'année précédente, selon les chiffres du SIES, le service statistique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Rien de comparable toutefois avec la croissance exceptionnelle en 2021-2022 due à l'effet de rebond post-Covid, mais une progression constante qui place la France au sixième rang des pays d'accueil.

"On n'a jamais eu autant d'étudiants internationaux qu'actuellement. Le pouvoir d'attractivité de l'enseignement supérieur français progresse de façon stable d'une année à l'autre", commente Judith Azema, directrice de la communication de Campus France.

Des étudiants venus du Maroc, d'Algérie, de Chine…

Stable, le taux d'étudiants étrangers dans la population étudiante en France, qui s'élève à 14%, l'est aussi. Tout comme le classement des dix premiers pays d'origine, quasi inchangé par rapport à l'année dernière et dans lequel figurent notamment le Maroc, l'Algérie, la Chine, l'Italie, la Turquie, le Sénégal et l'Espagne.

Quelques évolutions notables : le Maroc qui, bien qu'il reste en tête avec 43.354 étudiants inscrits en France, enregistre une baisse de 4% pour la deuxième année consécutive. L'Algérie, en deuxième position, connaît, pour sa part, une hausse de 7%, atteignant 34.269 étudiants.

Sur la troisième marche du podium, la Chine, elle, voit ses effectifs augmenter de 6%. "C'est une bonne surprise ! Cela prouve que nos efforts de promotion auprès des étudiants d'Asie portent leurs fruits", se réjouit la directrice de communication.

Autre progression saillante : l'Afrique subsaharienne, notamment la Côte d'Ivoire et le Cameroun, se distingue particulièrement avec une croissance de 9% par rapport à l'année précédente et de 34% en cinq ans.

Des universités plus attractives que les grandes écoles

Parmi ces étudiants, la grande majorité est inscrite à l'université : près de deux tiers ont opté pour ce choix.

L'université accueille des effectifs d'internationaux quatre fois et demi fois plus importants que les écoles de commerce, et près de neuf fois supérieurs à ceux des écoles d'ingénieurs.

Ces universités ont une attractivité très variable. Ainsi, l'université PSL, première université française en termes d'accueil d'étudiants internationaux, compte près de 19,5% d'étrangers parmi ses effectifs, suivie de l'université Sorbonne Nouvelle Paris 3. L'université de Strasbourg prend la 3e place avec 18,9% d'internationaux.

Les universités de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française, en revanche, ne comptent aucun étudiant international.

Effectifs d'étudiants internationaux par université

Une attractivité alimentée par les classements et le coût de la vie

Pour faire leur choix, les étudiants se tournent en priorité vers les classements internationaux. "Au classement de Shanghai, la France arrive à la troisième place mondiale en termes de nombre d'établissements dans le top 20. C'est indéniablement un outil d'aide à la décision qui contribue à nous distinguer", observe Judith Azema de Campus France.

Outre les établissements franciliens, des universités se démarquent en région, comme l'université de Strasbourg. "Nous essayons de valoriser cette diversité parce que nous avons des universités excellentes sur tout le territoire. Sans compter qu'à certains endroits, il peut être moins compliqué de se loger et à moindre coût", poursuit la responsable de communication.

De même, rappelle-t-elle, le coût global pour venir étudier en France reste compétitif, notamment par rapport aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, où les frais de scolarité peuvent être très élevés.

Des disparités en fonction du niveau d'études

S'agissant des orientations, un tiers des étudiants internationaux à l'université est inscrit en sciences. Mathématiques, informatique, physique, chimie… constituent leurs disciplines préférées.

Toutefois, il est à noter une forte progression dans le secteur de la santé, ainsi que dans les formations d'économie et d'administration économique et sociale qui rassemblent, pour leur part, plus d'un quart d'étudiants de nationalité étrangère.

Ces progressions cachent néanmoins de fortes variations en fonction du niveau d'études. Plus nombreux que l'année dernière à s'inscrire en licence (+4%), les étudiants internationaux s'orientent un peu moins vers le master. Une baisse (1%) néanmoins bien moins significative qu'en doctorat (5%).

"Il faut mettre cela en regard de la diminution du nombre de doctorants, y compris français. Cela peut s'expliquer par un manque de valorisation des carrières post-doctorales que nous cherchons à compenser en organiser des tournées doctorales dans certains pays comme le Maroc", analyse la responsable de communication de Campus France.

Une concurrence accrue à l'international et en France

De manière générale, la France, et en particulier les universités, restent vigilantes face à une concurrence internationale accrue. Des pays d'accueil tels que l'Allemagne, la Roumanie ou le Canada, constituent de sérieux concurrents.

Cela incite les établissements français à une réflexion sur leurs stratégies d'attractivité et les pousse à s'adapter continuellement aux évolutions du marché mondial de l'enseignement supérieur.

De même, face aux universités, les écoles de commerce gagnent du terrain. La croissance y est de 11% par rapport à l'année dernière, et la part des effectifs totaux a augmenté de 15% en cinq ans.

"Ce sont des établissements qui se développent beaucoup à l'international et qui possèdent des programmes d'attractivité très dynamiques, explique Judith Azema. Si les universités savent aussi se vendre à l'étranger, l'enjeu pour elles est de maintenir cette énergie positive. Car la mobilité étudiante va continuer de progresser à des rythmes élevés dans les prochaines années, et la France doit rester une destination privilégiée."

Éléonore de Vaumas | Publié le