A des degrés divers, ces deux univers, représentés aujourd’hui par deux ministères de plein exercice, font face à des problématiques similaires : l’acquisition et la gestion de l’autonomie, l’égalité des chances, l’ouverture sur l’extérieur, la mise en œuvre de politiques territoriales. Si l’ouvrage aborde timidement la question de l’internationalisation, il se concentre plus particulièrement sur l’établissement scolaire dans l’enseignement scolaire et la question de la performance dans l’enseignement supérieur et la recherche.
« L’établissement : clé de voûte du système éducatif ? » s’interrogent Igen et IGAENR, avant d’y répondre tout de go : « c’est là que bat le cœur du système éducatif » et que se joue l’échec ou la réussite des élèves. Mais s’il est l’objet d’une large déconcentration depuis une dizaine d’années, « on s’aperçoit vite, comme pour les universités aujourd’hui, que le statut seul, ne suffit pas à créer les conditions d’une autonomie stratégique synonyme d’une plus grande efficacité pédagogique ». Bref décréter l’autonomie ne suffit pas, il faut « l’acquérir ».
Pour les inspections, face à des responsabilités grandissantes, l’établissement doit dépasser ses missions traditionnelles (l’instruction), « pour atteindre une autre dimension et s’ouvrir à des nouveaux horizons ». Une transformation qui passe par la conclusion de « partenariats originaux », un « renouvellement des pratiques » ou un « assouplissement des contraintes statutaires ». Une feuille de route que Xavier Darcos suit déjà et qui préfigure d’une profonde mutation des statuts des enseignants.
Pour le supérieur, la performance passe par « la culture du résultat ». Expression qui en fera bondir plus d’un dans les universités comme dans les laboratoires de recherche. Selon l’IGAENR, la notion de performance doit s’entendre dans le service rendu aux étudiants, qu’il s’agisse d’accueil, de formation et d’insertion professionnelle. Elle passe aussi par une meilleure « efficacité » de la recherche mais aussi par les structures même qui la produisent.
« La performance exige que soit repensée l’organisation même de l’enseignement supérieur et la recherche dans les territoires », observe le rapport. Il est ici question des Pres (pôle de recherche et d’enseignement supérieur) mais il n'est pas interdit de penser aux 10 pôles d’excellence voulus par le président de la République qui contiennent en germe une nouvelle offre universitaire réorganisée selon trois objectifs : l’international, le national, le régional.
Rapport annuel des Inspections générales 2007, La Documentation française, 248 pages, 20 euros.