![Rentrées décalées : une démarche gagnant-gagnant pour les étudiants et les établissements Rentrées décalées : une démarche gagnant-gagnant pour les étudiants et les établissements](https://storage.letudiant.fr/mediatheque/educpros/5/1/2778851-les-rentrees-decalees-concernent-des-formations-de-toutes-disciplines-et-de-tous-niveaux-de-reconnaissance-580x310.jpeg)
Un nombre croissant d'écoles privées proposent des admissions en janvier, février ou mars. Ces "rentrées décalées" concernent, la plupart du temps, l'intégration en première année d'un programme post-bac d'école de commerce : programme Grande école (PGE) ou bachelor. Mais la procédure se développe dans d'autres formations.
Un dispositif qui a le vent en poupe
Dans les formations d'ingénieurs, le dispositif fait également partie du paysage. "Sur nos 19 écoles, 40% proposent des "admissions rebonds" entre janvier et mars", précise Astrid Woitellier, déléguée générale du concours Puissance Alpha.
Ces rentrées décalées concernent des formations de toutes disciplines et de tous niveaux de reconnaissance : diplômes gradés, visés ou inscrits au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). "Quasiment toutes nos écoles le font", confirme Aurélie Matignon, responsable communication à la Fesic (Fédération des établissements d'enseignement supérieur d'intérêt collectif).
Un choix pour répondre à des besoins étudiants
Motivation principale selon les écoles : l'intérêt des étudiants. "Il s'agit de donner une chance de réorientation sans perte de temps à des étudiants de niveau bac/bac+1 déçus de Parcoursup", expose Carole Marsella, directrice générale déléguée de l'Icam, école d'ingénieurs qui propose une rentrée en janvier pour son bachelor international.
"C'est aussi une voie propice à intégrer des étudiants internationaux, susceptibles d'avoir eu une inscription retardée, notamment faute de visa", ajoute Oussama Ammar, directeur des programmes de MBS, école de commerce montpelliéraine qui ouvre une rentrée en janvier pour son bachelor of international business administration, ainsi que pour quatre de ses dix MSc.
"Ce report est bienvenu pour les étudiants qui n'auraient pas trouvé une alternance dès septembre", complète Claire Souvigné, Directrice de l'Inseec MS, qui propose des rentrées en février-mars pour cinq de ses bachelors et 25 de ses 42 MSc enregistrées au RNCP.
Plusieurs conditions à réunir pour organiser une rentrée décalée
Plusieurs conditions sont toutefois de mise. Premier impératif : une maquette pédagogique facilement adaptable. "Pour nos MSc, le mode "Spring entrance" ["rentrée de printemps", NDLR] est particulièrement adéquat, du fait de l'interchangeabilité des deux semestres", précise Oussama Ammar.
De fait, beaucoup de parcours ne souffrent pas de modification de leur timing. "Impossible, à ce jour, de proposer cette modalité d'intégration sur nos deux prépas associées, en lycées partenaires et calées sur un calendrier Éducation nationale, ni sur nos deux prépas intégrées, l'une basée sur l'immersion à l'international et l'autre au programme technique très tendu", expose Carole Marsella de l'Icam.
Deuxième condition : des effectifs généralement réduits et des locaux aptes à recevoir un groupe qui, le plus souvent, suit des cours à part, en intensif, au début du cursus. "Nos étudiants en rentrée décalée arrivent à une période où leurs camarades sont en stage, ce qui facilite cet accueil", note Aurélie Péan, responsable promotion et admission de l'Iscom, une école de communication et de publicité qui propose la formule en PGE 1.
Avoir du temps pour permettre un lissage du cursus entre les deux cohortes, comme c'est le cas pour le bachelor de l'Icam, en quatre ans, est un autre critère facilitant.
La mobilisation de nombreux moyens
La rentrée décalée nécessite aussi de disposer des ressources financières et humaines pour organiser un processus bis de promotion, de sélection et d'intégration. L'Iscom met ainsi en place pas moins de trois journées portes ouvertes par mois. "Cela mobilise toute l'équipe enseignante, plus les étudiants ambassadeurs", pointe Aurélie Péan.
À MBS, la rentrée décalée en bachelor rime aussi avec la mobilisation du pôle Vie étudiante pour faciliter l'intégration des arrivants, de l'équipe Carrer Center pour accompagner une période de stage reportée d'avril à juillet, mais aussi des professeurs pour une supervision tardive des mémoires. "C'est une organisation au millimètre", résume Claire Souvigné.
Une stratégie gagnante pour les établissements
C'est pourquoi cette mise en place ne peut se faire qu'au cas par cas, après consultation de toutes les parties prenantes, afin de s'assurer de sa rentabilité.
Si toutes les cases sont cochées, la rentrée décalée s'inscrit dans une démarche gagnant-gagnant : pour les étudiants, qui bénéficient de cette logique de passerelle, mais aussi pour les écoles, bien qu'elles soient en règle générale, moins prolixes sur ce point stratégique.
Si Claire Souvigné souligne l'intérêt de ce "vecteur de diversification" des profils étudiants de l'Inseec MS, Aurélie Péan de l'Iscom évoque également "un atout concurrentiel, dans une logique de diversification de notre offre". "Cela permet de compléter les remplissages de certaines filières, en particulier sur les MSc", admet Oussama Ammar.