Sorbonne confidential

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Sorbonne confidential
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L’agrégation d’anglais vue par une... Américaine à Paris !

Laurel Zuckerman vit depuis vingt ans en France. En  2004, cette Américaine d’origine, diplômée d’HEC, décide  de reprendre ses études et de passer l’agrégation d’anglais à la Sorbonne après avoir été licenciée par son  employeur. Mais ses atouts se transforment en handicaps... Dépitée, elle se lance dans l’écriture d’un roman (1) dont l’héroïne, Alice, connaît les mêmes déboires. Alice s’étonne ainsi de ses 0/20 en version et de ses notes  désespérantes en thème, dans sa langue natale. Elle conçoit mal l’importance donnée à la maîtrise du français soutenu. Surtout, elle se demande si le système est  vraiment au-dessus de tout soupçon lorsqu’elle découvre  la copie d’un inconnu insérée dans la sienne... Un regard critique décapant.

Interrogé par Educpros sur la part de  fiction dans l’ouvrage, le ministère de l’Éducation nationale reste muet : l’inspecteur est « indisponible ». Pour  en savoir un peu plus, il faut se tourner vers une enseignante du lycée Henri-IV. « L’échec de l’auteur n’est pas surprenant, mais je ne crois pas qu’on puisse parler de  discrimination. Si un anglophone peut tenir une conversation courante, il est plus difficile pour lui de réaliser des exercices très techniques et littéraires comme le  commentaire de texte et la dissertation. En outre, en traduction, les bilingues sont d’autant plus mauvais qu’ils n’éprouvent pas le besoin de passer d’une langue à l’autre.  Enfin, il faut rappeler que les professeurs enseignent à  des étudiants... français. » Et si le système évoluait ?  

(1) « Sorbonne confidential », Laurel Zuckerman, Fayard, 20 €.

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