Technologies éducatives : faut-il suivre les Britanniques ?

Fabienne Guimont Publié le
Technologies éducatives : faut-il suivre les Britanniques ?
Le CeBIT, équivalent allemand du BETT // © 
Le retard français en matière d’intégration des technologies éducatives risque de paraître cruel. Cinq mois après le BETT (British education and training technology) 2008, salon mondial des Tice qui se déroule tous les ans à Londres, deux rapports en français permettent de faire un retour d’expériences sur leur intégration au Royaume-Uni, pays pilote.

Les Anglais font figure de bons élèves de l’Europe en matière de Tice (technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement). Pas étonnant, puisque celles-ci sont déclinées comme une priorité des politiques éducatives. Et ce volontarisme se double de l’ambition de devenir un des leaders de l’exportation de services liés aux Tice. Le slogan « Open for learning, open for business » a été lancé par Tony Blair.

Les leçons de l’exemple anglais

Deux rapports (à lire ci-dessous) ont été commandés par le pôle de compétitivité des contenus numériques, Cap digital Paris région à l’occasion du BETT 2008 en janvier. Ils seront présentés le 19 mai 2008 par leurs auteurs. Le premier est un rapport officiel du voyage d’étude au BETT 2008 coordonné par Philippe Portelli, directeur des ressources et des technologies au Scéren. Il analyse la politique britannique des Tice et ses conséquences sur leur usage dans l’éducation. Le second est intitulé « Rule Britannia ? », rédigé par Alain Chaptal, chercheur au LabSic de Paris 13. L’auteur y analyse, de façon critique, l’environnement de l’intégration des Tice, en prenant plus particulièrement l’exemple des IWB (Interactive Write Boards pour tableaux blancs interactifs, TBI) et de l’équivalent des ENT (environnement numérique de travail).

Des tableaux blancs interactifs…dans les IUFM

Ironie du calendrier, le ministère de l’Education nationale a communiqué via son site Educnet, pendant la fête de l’Internet, sur l’équipement des IUFM en tableaux blancs interactifs et en ardoises numériques. La société partenaire s’appelle Interwrite Learning, elle est américaine. A titre de comparaison, en Angleterre, 98% des établissements sont équipés de TBI. Pour sa part, Xavier Darcos s'est dit intéressé, lors de la clôture du séminaire Renaissance numérique, par les ordinateurs revendus à bas prix (autour de 100 euros) par les entreprises et les administration qui renouvellent leur parc informatique. Une fois reconditionnés, ils pourraient équiper des écoles primaires selon le ministre de l'Education nationale.

La France derrière l'Estonie

Selon le 7ème rapport du forum économique mondial classant les pays en matière de technologies de l’information, la France se traîne au 21ème rang, juste derrière l’Estonie. L’Angleterre est à la 16ème place. Les pays du Nord de l’Europe et les Etats-Unis sont en tête. Ce palmarès évalue les pays sur 68 critères : de la disponibilité du capital risque pour les projets innovants à l'accès Internet dans les écoles, en passant par l'importance qu'accorde le gouvernement à long terme aux TIC. Selon ce rapport, "plus un pays développe et utilise les nouvelles technologies, plus il est performant et innovant". Dont acte.

Fabienne Guimont | Publié le