Abdellah Bechata (secrétaire national de l'UPS) : "Tout élève doit avoir accès à une classe prépa à moins de 100 km de son domicile"

Propos recueillis par Emmanuel Vaillant Publié le
Le 26 mars 2012, François Hollande a proposé que « tous les lycées » de France puissent envoyer « 5 à 6 % » de leurs élèves de terminale en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Abdellah Bechata, secrétaire général de l’Union des professeurs de spéciales (UPS) réagit à la proposition du candidat PS.

Etes-vous favorable à l’instauration d’un quota d’élèves orientés en classes prépas ?
L'Union des professeurs de spéciales est bien entendu favorable à cette mesure. Seulement il faut rappeler que le taux de 5 % est déjà atteint au niveau national. Actuellement environ 10 % des bacs généraux ou technologiques entrent chaque année en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Ce taux monte à 15 % pour les bacheliers S. Par ailleurs, plus de 90 % des lycées envoient chaque année au moins un lycéen en CPGE. Maintenant si l’objectif est de faire venir plus d’élèves notamment issus des classes populaires, nous y sommes favorables. Les CPGE sont en capacité d’accueillir dès aujourd'hui quelques milliers d'étudiants supplémentaires chaque année.

Que faire pour les 10 % de lycées qui n’orientent jamais leurs élèves vers des classes prépas ?
Ces 10 % restants sont souvent des petits lycées qui concernent donc très peu d’élèves. Dans tous les cas, un effort important de communication doit être poursuivi pour sensibiliser les collègues enseignants de secondaire et informer les lycéens et leurs parents des possibilités de poursuites d’études en CPGE. Il faut aussi et surtout continuer à miser sur les Cordées de la réussite qui incitent les élèves à s’orienter vers les filières sélectives, des classes prépas aux BTS ou IUT. Ces cordées ont touché cette année près de 2000 établissements et 47 000 élèves.

Vingt départements n’ont pas de classes prépas. Faudrait-il en créer de nouvelles ?
Le maillage territorial doit être très fin. Il est indispensable que toute la gamme des CPGE soit proposée dans chaque région. Et il faut que tout élève ait accès à une classe prépa à moins de 100 kilomètres de son domicile. Mais ouvrir de nouvelles CPGE se heurte souvent à des réticences des familles qui préfèrent aller vers des lycées qui ont déjà fait leur preuve et référencés dans des classements. Or les classes prépas de proximité sont un atout. Les lycées devraient inciter leurs élèves à s’y orienter.


Propos recueillis par Emmanuel Vaillant | Publié le