Alain Normandon (France Business School) : "Nous n'allons pas faire table rase du passé"

Murielle Wolski Publié le
Alain Normandon (France Business School) : "Nous n'allons pas faire table rase du passé"
FBS - Campus d'Amiens // DR // © 
Directeur général de la CCI du Puy-de-Dôme, Alain Normandon a pris les rênes de France Business School cet été pour redonner une autonomie aux quatre écoles fondatrices (Amiens, Brest, Clermont et Tours-Poitiers). Il explique à EducPros ce choix et trace l'avenir de FBS nouvelle formule.

Alain Normandon - FBS // DRDans quel état d'esprit avez-vous trouvé les équipes après l'annonce de la fin de FBS dans sa version initiale ?

Dans un contexte où rien n'est facile, les équipes font preuve d'un esprit positif. Aucun directeur n'a demandé à quitter le groupement – le turnover à Tours était lié à une fin de contrat. C'est important : le cœur d'une école est constitué des enseignants et des collaborateurs.

Quelles sont vos premières décisions ?

Le modèle économique va changer. On s'achemine vers un groupement d'écoles, doté d'une tête de réseau unique, avec un co-branding. La marque FBS sera maintenue. Les campus vont reprendre leur autonomie, juridique, sociale et financière. Leurs directeurs auront beaucoup plus de prérogatives. Sans avoir pour l'heure défini les formes juridiques à adopter, nous savons où nous allons. Nous n'allons pas faire table rase du passé, mais conserver ce qui a marché dans cet établissement un peu provocateur : la mutualisation, l'incubateur ou la pédagogie qui s'appuie sur le partage de professeurs entre campus .

Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ?

Malgré les analyses préalables, force est de constater que les classes préparatoires ont été déroutées par les orientations prises par FBS. Or, si l'école n'arrive pas à recruter certains profils, elle se met en danger. Le marché n'a pas répondu. C'était peut-être trop tôt. Ça s'est peut-être fait trop vite... Quand on lance un produit, le comportement des consommateurs doit être passé au crible. Le marché peut-il supporter l'arrivée d'un nouveau modèle ? C'est une question que l'on doit se poser. Impossible de continuer à répéter qu'on est le plus beau, qu'on est le meilleur, sans tenir compte des réactions de l'environnement. Aussi, mettons-nous tous nos moyens pour voir FBS réintégrer les banques d'épreuves, en direction des classes préparatoires, et pour les admissions parallèles. C'est ce à quoi on s'active actuellement.

Impossible de continuer à répéter qu'on est le plus beau, qu'on est le meilleur, sans tenir compte des réactions de l'environnement.

Les étudiants vous suivent-ils dans cette nouvelle étape ?

La demande de formations en management est toujours d'actualité, même si les écoles n'enregistrent pas de forte croissance en volume. Le marché reste ouvert. De toute façon, il n'est pas question de disparition. FBS n'enregistre aucun désistement d'étudiant depuis l'annonce de la nouvelle configuration. On en compte 498 tous programmes confondus, dont 181 pour le programme grande école. Mais, avec un directeur général très médiatique, la secousse a été très forte. Et très relayée. Pourtant, ce n'est pas la première école de commerce à connaître des difficultés.

Murielle Wolski | Publié le