Alexandre Leroy : "Le plan vie étudiante ne sera pas une mesure gadget"

Delphine Dauvergne Publié le
Alexandre Leroy : "Le plan vie étudiante ne sera pas une mesure gadget"
Alexandre Leroy, président de la Fage // ©  Fage
Le gouvernement œuvre en faveur des jeunes mais pas de manière suffisante. Tel est le point de vue d'Alexandre Leroy, le président de la Fage, qui a reçu Najat Vallaud-Belkacem vendredi 17 avril 2015 lors du séminaire national des élus de l'organisation étudiante.

Que retenez-vous de l'intervention de Najat Vallaud-Belkacem devant les élus étudiants de la Fage, vendredi 17 avril 2015 ?

Symboliquement, c'était important que la ministre s'exprime devant la Fage. Avec les progressions successives de la Fage aux élections étudiantes, ce n'est aujourd'hui plus possible de faire sans nous.

Aucune surprise dans son discours, elle reste dans la continuité de sa feuille de route. Quoi qu'il arrive, le plan vie étudiante ne sera pas une mesure gadget, il restera porteur d'avancées, que cela soit sur l'accès à la santé ou encore l'engagement étudiant, il y a beaucoup de choses à faire, notamment en termes de vie de campus. La ministre a annoncé que les premières mesures concrètes seront mises en place dès la rentrée 2015-2016, nous sommes satisfaits qu'une deadline soit fixée.

Elle a encore réaffirmé être contre la sélection, mais nous aurions préféré qu'elle dise très clairement qu'il y aura une réforme du master, car certaines universités jouent sur le flou de la loi.

La ministre a déclaré que "le gouvernement a fait des conditions de vie des étudiants une priorité". Le constatez-vous sur le terrain ?

On ne peut pas dire que le gouvernement ait tout fait pour les jeunes, sinon nous n'aurions plus de revendications... Aujourd'hui le gouvernement œuvre en faveur des jeunes mais pas de manière suffisante. Si nous sommes satisfaits des millions d'euros mis dans les bourses, il ne faut cependant pas s'arrêter là. Le gouvernement et François Hollande doivent tenir leur engagement d'allocation pour les jeunes avant 2017. Il va falloir prévoir d'autres grandes réformes, accompagnées de moyens.

Il est nécessaire d'avoir le second acte de la réforme des bourses.

Quelles réformes réclamez-vous ?

Il est nécessaire d'avoir le second acte de la réforme des bourses, réformer pour un modèle social plus simple, un dossier social étudiant plus accessible. Il faut revaloriser les bourses, aller au bout de la multiplication des paliers, pour obtenir un système progressif, mais aussi doubler le nombre de boursiers.

Nous sommes satisfaits des déclarations de la ministre sur la généralisation de l'année de césure. Cela remet de l'égalité dans l'université, car jusque-là les étudiants qui y avaient accès étaient seulement ceux qui en avaient les moyens.

François Hollande a annoncé hier que les jeunes seraient concernés par le dispositif de prime d'activité. Est-ce une avancée ?

Nous restons vigilants sur cette annonce, car certaines tournures de phrase nous donnent à penser que le gouvernement veut inciter les étudiants au travail, notamment avec des paliers. Il faut que les jeunes aient accès à cette prime dès la première heure travaillée, sinon cela aura un effet pervers. Les étudiants se mettront à travailler plus à côté de leurs études, alors que la première priorité, c'est de réussir leur diplôme.

Quoi qu'il en soit, cela reste insuffisant. Les étudiants précaires ont besoin de bourses, d'aides indirectes pour se loger, de transports moins chers...

Delphine Dauvergne | Publié le