Boursiers en prépas, une relation ambiguë

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Vincent Peillon continue de réfléchir à une modification de la rémunération des professeurs de classes préparatoires. James Masy, doctorant en sociologie au CREN (Centre de recherche en éducation de Nantes), nuance les propos des syndicats, qui décrivent les CPGE comme un "ascenseur social". 

Les professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) défendent leurs formations en parlant d'ascenseur social. Ont-ils raison ?

C'est une réalité pour une poignée d'étudiants, ce qui permet de légitimer ensuite l'ensemble du système. Il existe effectivement des classes préparatoires qui accueillent des élèves de différentes classes sociales et les amènent à s'élever socialement. Mais ce ne sont pas toutes les classes préparatoires, et notamment pas les plus élitistes. Pour avoir une vision exacte, il faut faire un suivi longitudinal de "cohorte", ce que je suis en train de faire, mais cela prend du temps !

Les boursiers n'ont-ils pas accès aux mêmes classes préparatoires que les autres élèves ?

Sur la seule académie de Nantes, j'ai constaté quatre biais. Les boursiers sont moins présents dans les filières les plus généralistes, qui ouvrent aux meilleures écoles (prépa HEC, classes "étoiles"). Les boursiers sont plus présents dans les filières les plus risquées (avec moins de débouchés), comme les classes littéraires. Les boursiers sont plus présents dans les filières "fléchées" dès la fin de la troisième, comme les filières technologiques.

Enfin, les boursiers sont moins présents dans les établissements très demandés et très réputés. Ces biais sont accentués lorsqu'on observe la répartition par échelon (de 0 à 6 jusqu'à 2012) et, de fait, lorsque l'on étend l'analyse au niveau national.

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