Vous avez pris la direction de l’école des Mines d’Alès en février dernier. L'une de vos priorités est d’augmenter le nombre de diplômés. Dans quelles proportions ?
Aujourd’hui, nous diplômons 215 étudiants en cycle ingénieur. D’ici cinq ans, je souhaite porter ce chiffre à 300, dont un tiers d'apprentis dans des filières de spécialité.
Parmi les 200 étudiants en formation généraliste, nous souhaitons en recruter un quart sur titre. A l’heure où les classes préparatoires attirent moins, il faut jouer sur les admissions parallèles pour augmenter nos flux, avec une certaine appétence pour les diplômés universitaires de niveau master. Il est donc crucial de tisser des liens étroits avec les universités. C'est ce que nous nous attachons à faire en mettant en place des doubles-diplômes avec Montpellier 2.
D'après ces chiffres, vous souhaitez donc multiplier le nombre d'apprentis par 1,5 puisque vous n'en comptiez "que" 40 en 2012.
Notre objectif est clair : devenir une vraie référence sur ce sujet. Nous disposons de notre propre CFA et nous avons la chance d’être épaulés par un Conseil régional qui soutient les formations par apprentissage de niveau I et II, ce qui nous permet d’être ambitieux !
Après les spécialités conception et management de la construction et informatique et réseaux, nous ouvrirons à la rentrée 2015 un troisième programme consacré à la mécatronique.
Mais les chiffres ne suffisent pas : nous voulons créer des échanges entre étudiants et apprentis, afin que les expériences des uns nourrissent la réflexion des autres. A la rentrée 2014, une option sera créée pour le cursus généraliste qui donnera la possibilité aux étudiants de dernière année de mener des projets communs avec leurs camarades apprentis.
Depuis quelques mois, les MOOC (massive online open courses) se glissent dans toutes les conversations. Vous inscrivez-vous dans cette dynamique ?
Il est certain que les étudiants ont une appétence pour ces outils. Mais il ne s’agit pas non plus d’une révolution copernicienne ! L’école virtuelle est très bien pour compléter des formations, proposer de nouvelles options. Mais nos écoles ne forment pas uniquement des cerveaux. Elles doivent permettre aux jeunes d’acquérir des compétences opérationnelles et relationnelles, ce qui est complexe face à un écran. Sans parler de la question de la certification des cours en ligne qui n'est pas encore résolue.
Les MOOC ne constituent pas une révolution copernicienne
En 2011, les Mines d'Alès ont créé une "école de l’innovation et de la performance". Quelle est sa mission ?
Cette structure propose une offre d’accompagnement des TPE, PME et PMI dans le cadre d’actions soutenues par les pouvoirs publics. L’école a choisi de le faire dans les domaines de l’innovation et de l’amélioration des performances et accompagne aujourd’hui plus d’une vingtaine d’entreprises. L’idée fonctionne à l’échelle de l’établissement. Mon ambition est que l’Institut Mines Telecom s'empare de ce projet. Et pourquoi ne pas l’étendre au niveau national ?
Il faut mener un vrai travail de réflexion collective au sujet du développement économique, entre industriels, étudiants et enseignants-chercheurs. Nous, écoles d’ingénieurs, devons participer à cette mission de redressement productif.