Camille Galap (président du Havre et de la commission vie de l’étudiant à la CPU) : « Le volet vie étudiante est un levier nécessaire pour rendre une université attractive »

Propos recueillis par Céline Manceau Publié le
Camille Galap (président du Havre et de la commission vie de l’étudiant à la CPU) : « Le volet vie étudiante est un levier nécessaire pour rendre une université attractive »
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En 2007, la Conférence des présidents d'université (CPU) concluait son colloque de Metz avec l’ambition de « faire de l’université le guichet unique de l’aide sociale, de l’aide à la scolarité et de l’aide à la mobilité sortante et entrante des étudiants ». Une proposition à l'opposé des préconisations du rapport Lambert sur le rôle et la gestion des CROUS, débattu ce jeudi 18 septembre 2008, en séance plénière, à la CPU. Les présidents d’université entendent bien conserver leurs prérogatives en matière de vie étudiante à l’heure où le passage à l’autonomie les oblige à jouer sur tous les tableaux pour faire preuve de plus d’attractivité auprès de leurs publics.

Comment le rapport Lambert a-t-il été perçu par les présidents d’université ? 

Nous approuvons le diagnostic, notamment sur l’insuffisance de logements, mais nous ne sommes pas en phase avec certaines conclusions et propositions. Denis Lambert a rencontré à plusieurs reprises la CPU et nous déplorons que certaines propositions très concrètes ne figurent pas dans son rapport. Nous avions, par exemple, suggéré la mise en place de contrats d’objectifs entre les CROUS et les universités ou la prise en charge de la présidence des CA des futures agences pour la vie étudiante (AVE) par un président d’université, et non plus par un recteur.

Avez-vous l’impression que le rapport Lambert vous dépossède ?

Les CROUS sont compétents en matière d’aides sociales, de logement et de restauration. Depuis peu, ils délivrent également les bourses de mobilité. Nous n’étions pas d’accord mais heureusement les CROUS ne sont que prestataires, ce sont les universités qui choisissent les étudiants. Les universités veulent conserver leur autonomie sur le volet vie étudiante présent dans les contrats quadriennaux. C’est un levier nécessaire pour rendre une université attractive. 

Dans quel état d’esprit vont se dérouler les concertations à venir ?

Le rapport contient énormément de propositions dont certaines sont trop radicales. Nous sommes opposés, par exemple, même à titre expérimental, au rattachement des services de santé universitaires aux AVE. Quand nous mettons en place le plan licence, nous ne nous intéressons pas qu’à l’aspect académique. Les universités doivent aussi continuer à gérer elles-mêmes les fonds liés à l’engagement du FSDIE (fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes). L’animation des campus doit continuer à relever des universités qui connaissent bien leurs étudiants. Il faudra donc aller progressivement vers les propositions les plus consensuelles. Rappelons que la dichotomie entre les CROUS et les universités reste une situation singulière au regard des autres pays.

Quel est l'état des relations entre les CROUS et les universités ?

Dans certaines villes, les relations ont valeur d’exemplarité, comme à Lyon. Il faut donc créer ailleurs les conditions pour que les AVE soient en phase avec les universités. Nous croyons beaucoup à la politique de territorialité. A l’échelle d’une ville, les problématiques ne sont pas les mêmes que dans une région ou une académie. Et même si on nous reproche souvent de ne pas gérer tous les étudiants, nous avons en charge la majorité d’entre eux.

Propos recueillis par Céline Manceau | Publié le