Y. Lakhnech (UGA) : "Nous avons adapté nos pratiques à la crise sanitaire"

Isabelle Fagotat Publié le
Y. Lakhnech (UGA) : "Nous avons adapté nos pratiques à la crise sanitaire"
Le président de l'université Grenoble-Alpes fait le point en cette rentrée 2020. // ©  UGA
L’Université Grenoble-Alpes (UGA) a déployé des moyens importants pour accueillir ses 55.000 étudiants et son personnel dans le respect des mesures sanitaires. Yassine Lakhnech, président de l'UGA, revient sur cet important dispositif qui va de bornes de distribution de gel et de signalétique à des aménagements spécifiques pour les étudiants étrangers et les cours à distance.

La rentrée est marquée par la crise sanitaire. Quels dispositifs avez-vous mis en place pour accueillir vos étudiants ?

Tout au long de cette période de rentrée, nous avons mis en place un dispositif d’accueil particulier, avec des étudiants qui sensibilisent et aiguillent notamment les nouveaux arrivants, sachant que nous accueillons cette année 10.000 nouveaux bacheliers.

Yassine Lakhech
Yassine Lakhech © UGA

Sur le plan pédagogique, le présentiel reste notre référence mais nous avons adapté nos pratiques à la crise sanitaire et aux consignes à respecter. Les enseignements sont assurés dans le respect des règles de distanciation sociale et le port du masque est obligatoire (l’établissement dispose d’un stock de plus de 600.000 masques).

L’université est capable de basculer les enseignements à distance si la situation devait l’exiger.

Nous avons par ailleurs revu les capacités d’accueil des amphithéâtres, mis en place du marquage et de la signalétique et nous sommes équipés de bornes de distribution de gel hydroalcoolique. L’université est capable de basculer les enseignements à distance si la situation devait l’exiger. Près de 400 ordinateurs portables ont été achetés ; ils peuvent être rapidement mis à disposition des étudiants qui en auraient besoin et du personnel, en cas de télétravail. Nous travaillons également avec le centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes sur la création d’un centre de dépistage pour les étudiants et personnels sur le campus, en partenariat avec l’agence régionale de santé et la préfecture de l’Isère.

Quel est le coût de ces investissements ? L’université a-t-elle les reins assez solides pour financer ces dispositifs ?

Ces aménagements ont coûté plus de 500.000 euros, que nous avons dû financer sur le budget de l’établissement. Il s’agit d’un investissement important mais cette crise est inédite : la santé de nos étudiants et de nos personnels est une priorité et ces dépenses étaient nécessaires pour garantir les mesures sanitaires. Le ministère de l’Enseignement supérieur nous a demandé de lui transmettre le montant de nos dépenses et nous espérons percevoir des subventions.

Les personnels enseignants, enseignants-chercheurs, administratifs et techniques sont par ailleurs très engagés et mobilisés pour mener à bien nos missions de formation et de recherche dans ce contexte particulier. Au printemps dernier, nous nous sommes mobilisés très rapidement, en à peine trois jours pour basculer les activités de formation à distance afin d’assurer la continuité pédagogique et de permettre à nos étudiants de conclure leur année dans les meilleures conditions possibles. Notre université a su rapidement s’adapter à la crise inédite que nous traversons.

Comment est organisé l’accueil des étudiants internationaux ? Des aménagements spécifiques sont-ils prévus ?

Nous apportons une attention particulière à l’accueil des étudiants internationaux et sommes en dialogue permanent avec l’ensemble de nos partenaires sur le sujet. Nous adaptons notre dispositif d’accueil en fonction des mesures en vigueur dans les pays partenaires, en lien avec le ministère des Affaires étrangères.

Ces aménagements ont coûté plus de 500.000 euros, que nous avons dû financer sur le budget de l’établissement.

Des mesures de quarantaine et/ou un test PCR négatif peuvent être exigés pour les étudiants ayant séjourné le mois précédent leur arrivée dans une zone où le virus du COVID-19 circule activement. Nous accompagnons les étudiants internationaux dans leurs différentes démarches administratives et d’installation et redoublons de vigilance, cette année, du fait de la situation sanitaire. Enfin, pour les étudiants dont l’arrivée en France serait retardée, nous proposons, pour certaines composantes, des modalités de démarrage du semestre à distance.

Comment communiquez-vous auprès des étudiants et des parties prenantes ?

Nous déployons une communication ciblée qui met l’accent sur les mesures et les règles en vigueur pour assurer la santé de tous, étudiants et personnels, avec notamment un dispositif d’accueil et de sensibilisation sur nos campus. Une équipe d’étudiants travaille sur la prévention : ils sillonnent les différents campus pour rappeler les mesures sanitaires en vigueur, distribuer des flacons de gels hydroalcooliques, répondre aux questions…

En parallèle, un site web dédié à la rentrée 2020 a été mis en place. Il rassemble les informations et les ressources nécessaires pour débuter l’année universitaire et précise les mesures de protection sanitaires à respecter. Nous misons sur une communication de proximité, au plus près des attentes et des besoins de nos étudiants, notamment en direction des nouveaux bacheliers qui peuvent être doublement anxieux en cette période de rentrée totalement inédite, du fait de la situation sanitaire.

Nous sommes également attentifs à ceux qui sont en difficulté sociale, qu’il s’agisse d’étudiants français ou internationaux. Pour les accueillir au mieux, nous avons installé, au cœur de notre campus de Grenoble le iCampus Welcome center – un lieu ressource où les étudiants sont accueillis, aiguillés et accompagnés dans leurs démarches, en lien avec le Crous de Grenoble.

Isabelle Fagotat | Publié le