David Brun, responsable de la communication et du développement économique à l'ISEN : «La promotion de l’école passe aussi par nos enseignants chercheurs»

Propos recueillis par Sophie Blitman Publié le
David Brun, responsable de la communication et du développement économique à l'ISEN : «La promotion de l’école passe aussi par nos enseignants chercheurs»
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Pour attirer étudiants et partenaires, l’Institut supérieur de l’électronique et du numérique (ISEN) a mis en place une stratégie de valorisation des travaux de ses enseignants. Ces derniers sont les premiers acteurs de cette stratégie : à côté de leur obligation d’enseigner et de publier, ils doivent désormais participer à la promotion de l’école. Les explications du responsable de la communication et du développement économique, David Brun.

Depuis trois ans, vous avez intégré la communication aux missions de vos enseignants-chercheurs. Comment ont-ils réagi ?

Effectivement, à côté de leur obligation d’enseigner et de publier, nos enseignants-chercheurs doivent désormais participer à la promotion de l’école. Ils ont compris que nous n’avions pas le choix. En tant qu’école privée, nous ne recevons qu’une faible subvention de l’État : c’est l’inconvénient de notre statut. L’avantage, c’est que nous pouvons mettre en place des actions spécifiques et innovantes, avec une logique de type privé.


Un étudiant nous coûte environ 10.000 € par an, et les frais de scolarité dans le cycle ingénieur se montent à 5.900 €. Il faut donc aller chercher d’une part des étudiants, de l’autre des financements en provenance d’entreprises ou d’institutions pour combler la différence.

Concrètement, qu’est-ce qu’implique cette mission de promotion pour les enseignants-chercheurs ?

Tout d’abord une augmentation de leur charge de travail, sans incitation salariale. Mais la valorisation du travail permet aussi de faire évoluer les choses !

En interne, ils contribuent à notre lettre d’information, ce qui permet de se faire savoir mutuellement ce qu’ils font. Nous les incitons également à nous tenir au courant de leurs travaux que nous relayons sur les réseaux sociaux. Cette diffusion les met en valeur et entretient une certaine émulation, en écho avec le côté compétitif qui existe par ailleurs dans la recherche. Résultat : ils viennent davantage nous voir pour nous parler de leurs recherches, nous soumettre un projet de conférence.

De notre côté, nous effectuons une communication massive sur l’expertise de nos professeurs auprès de nos partenaires potentiels et nous les impliquons davantage dans les réunions de négociation de contrats de recherche ou de prestation : tandis que je me charge du montage du dossier et des aspects financiers, ils viennent pour le soutenir et en détailler les aspects techniques.

Par ailleurs, ils participent à des actions de promotion dans les lycées ou sur des salons. Nous en avons une cinquantaine au total sur toute la France ; chaque enseignant-chercheur se rend dans quatre ou huit d’entre elles. Il s’agit là d’un réel investissement puisque, sur un budget de communication de 180.000 €, 30.000 € recouvrent des frais de déplacements liés à ces actions.

Quels résultats avez-vous obtenus ?

Nous constatons aujourd’hui une hausse de 20% sur les recrutements en première année, due essentiellement à notre présence sur les salons.

Quant aux contrats de recherche, nous attendons aujourd’hui des retours sur une quinzaine de dossiers, ce qui est vraiment conséquent pour nous. Et nous sommes sur le point de signer avec la région un contrat sur l’économie numérique d’un montant de 2 millions d’euros dans le cadre du grand emprunt. Désormais, nous sommes mieux référencés au niveau institutionnel, grâce à la valorisation de l’expertise de nos enseignants-chercheurs qui s’est faite en les impliquant dans le processus de communication.

Propos recueillis par Sophie Blitman | Publié le